Profitant à plein de la forte demande chinoise, le groupe sidérurgique a multiplié par 6 son bénéfice net trimestriel. L’ex numéro un mondial de l’acier entend conforter ces performances en 2005 grâce à des hausses de prix.

La demande chinoise dope à nouveau les résultats du géant de l’acier. Au troisième trimestre, le bénéfice net d'Arcelor a battu les prévisions les plus optimistes en bondissant de 523% à 629 millions d'euros, tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 22% à 7,152 milliards d'euros.
"Le quatrième trimestre sera un excellent trimestre. En tout cas, je ne vois aucune raison pour laquelle il serait moins bon que le troisième", a prédit le président de la direction générale du groupe, Guy Dollé, interrogé par l'AFP.

En effet, depuis le début 2004, la consommation mondiale d'acier "croît à un rythme sain sans être négativement affectée par des efforts des pouvoirs publics chinois visant à éviter une surchauffe de l'économie", note Arcelor. Ce mouvement devrait se poursuivre et la consommation d'acier dans le monde devrait, pour la première fois de l'histoire, dépasser cette année la barre "mythique" du milliard de tonnes.

Cette forte demande de la Chine et des pays émergents comme l’Inde avait entraîné une flambée des prix des matières premières comme le coke de fonderie ou les ferrailles qui avait a son tout poussé Arcelor et les autres groupes sidérurgiques à augmenter fortement leurs prix. Doit-on voir un rapport entre ces hausses et les excellents résultats de ce trimestre ?

Non répond Arcelor qui soutient que résultats sont surtout dus à "une performance opérationnelle améliorée et à la poursuite de la mise en oeuvre des synergies" entre les trois composantes du groupe (le français Usinor, l'espagnol Aceralia et le luxembourgeois Arbed).
Passées tout au long de l'année à ses clients sous contrats trimestriels ou achetant au prix spot (fixé au jour le jour), ces hausses, qui ont atteint 14,8% sur une base trimestrielle pour les aciers plats, "couvrent à peine les augmentations des prix des matières premières et de l'énergie", affirme Arcelor dans un communiqué.

Le groupe sidérurgique souligne même que les contrats annuels et pluriannuels signés avec ses clients avant le boom de la consommation mondiale d'acier lui ont fait perdre de l'argent cette année.
Des renégociations sont en cours pour passer, sur les contrats annuels 2005, des hausses de prix allant de 20% à 50%, afin de couvrir la flambée des matières premières comme le coke de fonderie ou les ferrailles.
"Les renégociations sont bouclées à 90% avec l'automobile, à 70% avec l'emballage. Nous continuons à négocier et nous aurons bientôt fini", a déclaré M. Dollé, en précisant que les prix pour les contrats trimestriels de début 2005 seront fixés, pour leur part, courant décembre.

Arcelor, dont les capacités de production sont actuellement de 50 millions de tonnes par an environ (contre 70 millions de tonnes pour le nouveau numéro un mondial américano-néerlandais Mittal Steel), prévoit que la demande "devrait continuer à progresser dans les mois à venir", ce qui entraînera de nouvelles hausses des prix des matières premières et du fret.

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