A l'instar des artisans qui ont lancé le mouvement des Sacrifiés, les professions libérales viennent de mettre en ligne une pétition pour dénoncer l'asphyxie fiscale dont ils se jugent victimes. Le syndicat d'architectes, Unsfa, prend pleinement part à cette action. Explications avec le délégué général, Patrick Julien.

"Les professions libérales, les métiers de la vie, sont en danger !", voilà le cri d'alerte poussé par ces professionnels qui se sentent menacés par plusieurs mesures prises ou évoquées par le gouvernement.

 

Et pour matérialiser ce coup de gueule, l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) a lancé une pétition papier et électronique, www.professionsliberalesendanger.org. L'Unsfa, syndicat d'architectes, porte cette parole auprès de son public. "Toutes les fédérations professionnelles ont les mêmes remontées de la part de leurs adhérents : les TPE n'en peuvent plus", indique Patrick Julien, délégué général à l'Unsfa, évoquant ainsi également la campagne des sacrifiés des artisans. C'est d'ailleurs pourquoi la campagne s'appuie sur la thématique d'asphyxie.

 

Trois raisons pour une colère
Trois points sont particulièrement soulevés, dont le premier qui tourne autour de l'asphyxie du dialogue social : "Bien que nous soyons auditionnés, nous ne sommes pas conviés aux tables des négociations lorsqu'une réforme sociale se prépare", précise Patrick Julien, "Il serait pertinent que nous puissions participer aux discussions en amont car les entreprises libérales représentent près de 27% des entreprises et 2 millions d'emplois". Autre sujet de tension : les retraites qui sont gérées par la Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d'Assurance Vieillesse (Cipav). Ainsi, l'UNAPL craint l'étatisation de son système suite à une proposition du Gouvernement. Ce texte prévoit notamment la désignation par décret ministériel du Directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérale (CNAVPL) et l'obligation pour la CNAVPL de contracter avec l'État une convention d'objectifs pluriannuels sur la gestion et le fonctionnement. "Nous gérons la Cipav en bons pères de famille et le Gouvernement veut ponctionner nos réserves", s'indigne Patrick Julien. Enfin, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2014 (article 57), la cotisation foncière des entreprises pourrait être taxée jusqu'à 40% pour les entités relevant du régime des bénéfices non commerciaux (BNC) : "Une variable d'ajustement devrait être aux mains des communes. Résultat : certains pourraient quitter leur territoire au détriment des usagers", déplore Patrick Julien.

 

Au-delà de la pétition, les professionnels peuvent également interpeller les députés et sénateurs en leur écrivant. Plusieurs contributions ont déjà été envoyées et certains élus commencent à répondre.

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