Le groupe de BTP japonais Asahi Kasei Construction and Materials vient de reconnaître qu'une partie des piliers de fondations de quatre immeubles résidentiels de Yokohama fait l'objet de falsifications intentionnelles de mesures de construction. Une enquête va être ouverte sur 3.040 immeubles, usines, entrepôts; écoles ou hôpitaux du pays.
Le secteur du BTP japonais est frappé par un scandale de grande ampleur. Asahi Kasei Construction and Materials, filiale du groupe de produits chimiques et matériaux, a annoncé ces jours-ci la création d'une commission extérieure spéciale pour superviser une enquête portant sur 3.040 immeubles au Japon, après la découverte de falsifications intentionnelles de mesures de construction d'un complexe résidentiel. Une enquête de grande envergure va donc être ouverte sur ces 3.040 immeubles, sans compter 560 usines ou entrepôts usines, 342 écoles, 275 bâtiments publics et 257 hôpitaux ou centre de soins.
Une démolition n'est pas exclue
Dans le cas de ces quatre immeubles résidentiels aux 705 appartements à Yokohama, au sud de Tokyo, "un salarié a finalement avoué avoir rectifié les chiffres pour qu'ils reflètent ce qu'il croyait être la réalité, à savoir que tous les piliers touchaient bien la roche en sous-sol", rapporte l'AFP ce vendredi 23 octobre. D'ailleurs, à l'heure actuelle, il n'est pas exclu que seront démolis et reconstruits les quatre immeubles de ce complexe achevé en 2007. De son côté, le promoteur Mitsui Fudosan Residentialsa a d'ores et déjà fait une proposition en ce sens aux habitants. Seul bémol : il est nécessaire de recueillir 80% de votes favorables pour la mettre en oeuvre. Enfin, l'un des dirigeants d'Asahi Kasei Construction and Materials, Tomihiro Maeda, a reconnu que d'autres cas similaires à celui découvert à Yokohama dans le baie de Tokyo étaient possibles.Au final, la filiale du groupe de produits chimiques et matériaux, a remis le 22 octobre au ministère de l'Aménagement du territoire un rapport recensant toutes les constructions auxquelles elle a pris part, a-t-elle signalé à l'AFP.
Les données de tous ces édifices seront scrutées par les services du ministère et la commission spéciale, et particulièrement les 41 sur lesquels est intervenu le salarié jugé responsable des maquillages de données découverts sur un complexe résidentiel de Yokohama.
Un rapport d'investigation au 13 novembre prochain
D'ailleurs, le ministre de l'Aménagement du territoire, Keiichi Ishii, a indiqué ce vendredi 23 octobre lors d'un point de presse avoir ordonné à l'entreprise de BTP de prévenir les promoteurs et autres parties concernées, et de lui remettre au plus tard le 13 novembre prochain un rapport d'investigation en insistant sur la nécessité de l'examen procédé sur les lieux accueillant du public. Cette nouvelle affaire dans le BTP fragilise le secteur au Japon, d'autant plus que de nombreux Japonais ont toujours en mémoire un retentissant scandale de falsification de données antisismiques de résidences et d'hôtels survenu en 2006. Avec un seul but : celui de "casser les coûts de construction".