Alors que les Américains - qui souhaitent mener, en Irak, le plus ambitieux projet de reconstruction depuis le plan Marshall - ont déjà fait part de leurs préférences pour certaines entreprises nationales, Britanniques, Français et Allemands cherchent également à s'assurer une part de ces contrats de reconstruction qui pourraient s'élever à plusieurs milliards d'euros.
S'il est une organisation gouvernementale particulièrement sollicitée ces derniers temps, c'est bien l'agence américaine pour le développement international (USAid). Le quotidien Les Echos révèle dans son édition de mardi 25 mars que la société britannique P and O a fait une une offre très concrète pour la reconstruction du port irakien d'Oum Qasr, lorsque les dernières poches de résistances seront définitivement tombées. Le verdict a été quasi instantané : la société britannique n'a pas été retenue et le contrat a été attribué à une société américaine.
Cette mésaventure vient confirmer les craintes des majors du monde entier (à l'exception bien évidemment des groupes américains) de voir passer sous leurs yeux les contrats concernant la reconstruction de l'Irak.
L'enjeu est de taille. L'USAid aurait déjà lancé un appel d'offres pour des contrats d'un montant total de 900 millions de dollars. Dans une étude citée par le journal Le Monde, William Nordhaus, professeur à l'université de Yale, estime par ailleurs que l'après-conflit coûterait de 100 à 600 milliards de dollars environ sur dix ans, dont de 30 à 105 milliards pour la seule reconstruction. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) évalue quant à lui le coût de la reconstruction à 10 milliards de dollars par an.
Bref, quel que soit le montant, il est certain qu'il sera considérable. Rien d'étonnant à ce que le ministère britannique du commerce et de l'industrie s'active pour décrocher des contrats pour les entreprises britanniques. Patricia Hewitt, la ministre britannique du commerce et de l'industrie, a contacté la semaine dernière l'agence américaine pour le développement international (USAid), ont affirmé les journaux dominicaux d'outre-Manche.
Les entreprises britanniques devraient, suite à cette intervention gouvernementale, participer à la reconstruction de l'Irak en tant que sous-traitants des contractants américains, affirme même le Sunday Telegraph.
Toujours selon le quotidien, Patricia Hewitt a eu mardi dernier une conversation téléphonique avec le directeur de l'USAid. "La ministre du commerce et de l'industrie a souligné l'expérience des entreprises britanniques en matière de projets humanitaires et de reconstruction", a souligné une porte-parole du ministère britannique du commerce et de l'industrie, citée par le Sunday Telegraph. "Elle a insisté sur le fait que les entreprises britanniques sont capables de faire ce travail", a ajouté cette source.
La démarche de Mme Hewitt fait suite au mécontentement de plusieurs entreprises britanniques et d'organisations patronales, a pour sa part indiqué un autre quotidien dominical, l'Observer. Ces entreprises estiment qu'"elles devraient recevoir une part fixe des contrats" en guise de remerciement pour la participation de la Grande-Bretagne aux côtés des Etats-Unis dans l'intervention militaire en Irak.
"Les entreprises britanniques estiment que les entreprises françaises et allemandes ne doivent rien recevoir, car ces pays n'ont pas soutenu l'intervention", a souligné l'Observer.
C'est justement ce genre de raisonnement - un brin simpliste mais très fréquent outre-Manche ou outre-Atlantique - qui inquiète le gouvernement français. Comme pour le règlement du conflit, la France semble privilégier la voie des Nations Unies. Selon l'agence Reuters, les autorités françaises, à l'instar des autorités allemandes, ont confirmé lundi qu'elles évoquaient avec les autres membres du Conseil de sécurité de l'Onu plusieurs projets éventuels de résolution sur la crise irakienne, notamment sur la reconstruction. Un porte-parole du Quai d'Orsay a par ailleurs indiqué que la présidence de l'Union européenne comptait prendre des initiatives dans ce sens.
Reste que les pratiques en matière de "business" sont au moins aussi radicales que dans les conflits armés, surtout que les médias ne sont pas aussi présents pour témoigner. Ainsi, le Génie militaire américain aurait lancé un appel d'offres pour un contrat d'un an d'environ 100 millions de dollars pour des travaux de reconstruction au Proche-Orient. Selon Le Monde "seules treize entreprises américaines, dont les noms n'ont pas été révélés, ont été approchées".
Récemment, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a dû confirmer les informations du Wall Street Journal au sujet d'un appel d'offres discrètement lancé auprès d'une poignée d'entreprises américaines portant sur un total de 900 millions de dollars pour remettre en état les systèmes d'adduction d'eau, des routes, des ports, des hôpitaux et des écoles. Le quotidien financier en citait cinq - Bechtel, Fluor, Louis Berger, Parsons et Halliburton - dont les points communs est d'avoir déjà participé à des efforts de reconstruction (Koweït, Bosnie) et d'être bien introduites auprès du gouvernement américain, Halliburton a même été dirigée jusqu'en 2000 par l'actuel vice-président, Dick Cheney. Toujours selon le quotidien, ces entreprises auraient contribué pour 1,86 million de dollars au financement du Parti républicain entre 1999 et 2002.
Cette mésaventure vient confirmer les craintes des majors du monde entier (à l'exception bien évidemment des groupes américains) de voir passer sous leurs yeux les contrats concernant la reconstruction de l'Irak.
L'enjeu est de taille. L'USAid aurait déjà lancé un appel d'offres pour des contrats d'un montant total de 900 millions de dollars. Dans une étude citée par le journal Le Monde, William Nordhaus, professeur à l'université de Yale, estime par ailleurs que l'après-conflit coûterait de 100 à 600 milliards de dollars environ sur dix ans, dont de 30 à 105 milliards pour la seule reconstruction. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) évalue quant à lui le coût de la reconstruction à 10 milliards de dollars par an.
Bref, quel que soit le montant, il est certain qu'il sera considérable. Rien d'étonnant à ce que le ministère britannique du commerce et de l'industrie s'active pour décrocher des contrats pour les entreprises britanniques. Patricia Hewitt, la ministre britannique du commerce et de l'industrie, a contacté la semaine dernière l'agence américaine pour le développement international (USAid), ont affirmé les journaux dominicaux d'outre-Manche.
Les entreprises britanniques devraient, suite à cette intervention gouvernementale, participer à la reconstruction de l'Irak en tant que sous-traitants des contractants américains, affirme même le Sunday Telegraph.
Toujours selon le quotidien, Patricia Hewitt a eu mardi dernier une conversation téléphonique avec le directeur de l'USAid. "La ministre du commerce et de l'industrie a souligné l'expérience des entreprises britanniques en matière de projets humanitaires et de reconstruction", a souligné une porte-parole du ministère britannique du commerce et de l'industrie, citée par le Sunday Telegraph. "Elle a insisté sur le fait que les entreprises britanniques sont capables de faire ce travail", a ajouté cette source.
La démarche de Mme Hewitt fait suite au mécontentement de plusieurs entreprises britanniques et d'organisations patronales, a pour sa part indiqué un autre quotidien dominical, l'Observer. Ces entreprises estiment qu'"elles devraient recevoir une part fixe des contrats" en guise de remerciement pour la participation de la Grande-Bretagne aux côtés des Etats-Unis dans l'intervention militaire en Irak.
"Les entreprises britanniques estiment que les entreprises françaises et allemandes ne doivent rien recevoir, car ces pays n'ont pas soutenu l'intervention", a souligné l'Observer.
C'est justement ce genre de raisonnement - un brin simpliste mais très fréquent outre-Manche ou outre-Atlantique - qui inquiète le gouvernement français. Comme pour le règlement du conflit, la France semble privilégier la voie des Nations Unies. Selon l'agence Reuters, les autorités françaises, à l'instar des autorités allemandes, ont confirmé lundi qu'elles évoquaient avec les autres membres du Conseil de sécurité de l'Onu plusieurs projets éventuels de résolution sur la crise irakienne, notamment sur la reconstruction. Un porte-parole du Quai d'Orsay a par ailleurs indiqué que la présidence de l'Union européenne comptait prendre des initiatives dans ce sens.
Reste que les pratiques en matière de "business" sont au moins aussi radicales que dans les conflits armés, surtout que les médias ne sont pas aussi présents pour témoigner. Ainsi, le Génie militaire américain aurait lancé un appel d'offres pour un contrat d'un an d'environ 100 millions de dollars pour des travaux de reconstruction au Proche-Orient. Selon Le Monde "seules treize entreprises américaines, dont les noms n'ont pas été révélés, ont été approchées".
Récemment, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a dû confirmer les informations du Wall Street Journal au sujet d'un appel d'offres discrètement lancé auprès d'une poignée d'entreprises américaines portant sur un total de 900 millions de dollars pour remettre en état les systèmes d'adduction d'eau, des routes, des ports, des hôpitaux et des écoles. Le quotidien financier en citait cinq - Bechtel, Fluor, Louis Berger, Parsons et Halliburton - dont les points communs est d'avoir déjà participé à des efforts de reconstruction (Koweït, Bosnie) et d'être bien introduites auprès du gouvernement américain, Halliburton a même été dirigée jusqu'en 2000 par l'actuel vice-président, Dick Cheney. Toujours selon le quotidien, ces entreprises auraient contribué pour 1,86 million de dollars au financement du Parti républicain entre 1999 et 2002.