Alors que les négociations sur les contrats de génération sont en bonne voie, et que les questions sur la formation et l'apprentissage ne manqueront pas de nourrir les prochains débats, nous avons choisi de faire un focus sur un schéma gagnant-gagnant : celui qui lie un CFA, un apprenti et un entrepreneur. Immersion et témoignages.

Situé au cœur de Rueil-Malmaison dans le département des Hauts-de-Seine, le centre de formation des apprentis des métiers du bâtiment forme 478 apprentis par an de 15 à 26 ans, affilié au réseau CCCA-BTP. Parmi les anciens, figure Bruno Lelièvre, menuisier, aujourd'hui dirigeant de LB Concept, PME de 16 salariés spécialisée à Nanterre dans l'aménagement de menuiseries haut de gamme intérieures et extérieures. « Venu tout droit du CFA de Rueil-Malmaison, j'ai toujours pris pour habitude de prendre des apprentis issus de ce CFA et de les recruter ici », nous confie-t-il aux côtés de Pierre Gomez, directeur de l'établissement de formation. Et d'approfondir : «  L'apprentissage demeure une étape essentielle dans le cadre de notre métier manuel. Je plaide au quotidien auprès de mes deux apprentis Jimmy et Clément trois notions fondamentales : le respect, l'autonomie et la sécurité sur le lieu de travail. En effet, il est important aujourd'hui, que le jeune comprenne la nécessité tout d'abord de respecter les compagnons et le chantier. Avant tout, un apprenti doit apprendre à bien balayer sur le lieu de travail, être délicat pendant le transport de l'ouvrage, et être vigilant au cours de l'installation. Et régulièrement je leur répète que la légitimité vient par notre parcours. »

 

CFA de Rueil-Malmaison
Pierre Gomez, directeur du CFA de Rueil-Malmaison. © S.C.Batiactu
« Animer la petite flamme qu'ils ont en eux »
Dans un contexte où la profession de menuisier a fortement évolué depuis une vingtaine d'années, en raison de l'évolution de la technique, le patron de la PME estime l'importance d'être rigoureux avec son apprenti. « Sous ma tutelle, un jeune de 16 ans consacre 70 % de son temps dans l'entreprise et il décroche 40 % du SMIC dès la première année, poursuit Bruno Lelièvre. Je leur fais donc confiance et je ne refuse pas les élèves dits 'difficiles', en revanche, ils connaissent d'entrée les règles du jeu. »

 

A ses côtés, Pierre Gomez, le directeur du CFA reconnaît qu' « il faut animer la petite flamme qu'ils ont en eux et les chefs d'entreprises sont fidèles pour véhiculer la notion de savoir-faire et de transmission». Aujourd'hui, l'établissement de Rueil Malmaison, l'un des cinq en Ile-de-France gérés par l'Afobat, forme huit métiers : du maçon à l'électricien en passant par l'installateur sanitaire, l'installateur thermique, le serrurier metallier, le menuisier, le peintre applicateur de revêtement ou le solier moquettiste. « De plus, grâce au concours des 450 entreprises dont la grande majorité sont des TPE installées dans les Hauts-de-Seine, nous assurons les dispositifs d'initiation aux métiers en alternance (DIMA), à partir de 15 ans, les certificats d'aptitudes professionnelles, (CAP) de deux ans, ou une formation complémentaire d'une année et les brevets professionnels sur deux ans », rappelle Pierre Gomez.

 

Fort de promouvoir une orientation professionnelle « porteuse » et en réponse à certains détracteurs, il conclut : «  L'apprentissage, loin d'être une voie de recours pour les jeunes qui n'ont pu trouver de réponse adaptée dans le cadre du système éducatif traditionnel, constitue un parcours de formation ouvert aux 16-25 ans offrant un projet professionnel solide et, à terme, de véritables possibilités d'évolution et d'épanouissement dans les métiers de la construction. » En effet, 80 % des apprentis formés dans le réseau CCCA-BTP trouvent un emploi dans les six mois qui suivent la fin de leur formation, avec « des rémunérations plus qu'attractives ».

 

Découvrez dès la page 2, le témoignage d'une apprenti menuisier du CFA de Rueil-Malmaison.

 


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« La menuiserie est un métier passionnant »

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CFA de Rueil-Malmaison © S.C.Batiactu

Rencontre avec Jimmy Sainturat, jeune apprenti menuisier au sein du CFA de Rueil-Malmaison.

Devant une machine, Jimmy Sainturat, 20 ans, natif de Nanterre et apprenti au sein de l'entreprise depuis la deuxième année chez Bruno Lelièvre, se réjouit d'exercer le métier de menuisier. «J'aime vraiment ce métier car je suis tout le temps très actif au sein de l'atelier, nous confie-t-il. Je n'aime pas attendre. Faire tout seul le montage d'un escalier par exemple et ensuite le poser, demeure motivant. Pour cette raison, le passage en entreprise reste très formateur. Nous comprenons mieux les problématiques du chef d'entreprise, à l'image du respect des délais de livraison. »

 

« Le froid, c'est vrai, ce n'est pas top »
Et d'ajouter devant Alain Béraud son enseignant en menuiserie : «Nous passons derrière tous les autres ouvriers et nous assurons les finitions au niveau des boiseries et des meubles. La menuiserie est divisée en deux parties les menuisiers poseurs qui travaillent plus lors des chantiers et les ébénistes qui restaurent des meubles anciens (vernis, plaquage, sculpture sur bois…). Ces 2 activités sont accessibles après la même formation. »

 

Et une contrainte du métier ? « Contrairement aux maçons qui travaillent dans le froid à longueur de journée, nous sommes légèrement exposés aux conditions difficiles au cours de l'étape de finition : c'est vrai, ce n'est pas 'top'. J'aimerais également qu'il y ait davantage de coordination sur un chantier en général. Après deux ans d'expérience, je me rends compte qu'il n'y a pas assez de communication avec l'ensemble des acteurs. »

 

Pour le moment, Jimmy Sainturat, également cycliste amateur ne sait pas encore s'il entreprendra à la suite de son apprentissage un « Bac pro » sur deux ans. Une chose est sûre : « Je continue dans la menuiserie car le métier reste passionnant.»

 

 

Les chiffres de la formation en Ile-de-France
Ensemble de la région parisienne
Nombre total d'apprentis : 3.609
Nombre total de pré apprentis : 130
Nombre total d'apprentis de niveau V : 2.885
Nombre total d'apprentis de niveau IV : 587
Nombre total d'apprentis de niveau III-II-I : 7
Les autres CFA en Ile-de-France : CFA BTP Nangis, CFA-BTP Ocquerre, CFA-BTP Bretigny-sur-Orge, CFA-BTP Noisy-le-Grand, CFA-BTP Saint-Denis, CFA-BTP Ermont.

Découvrez dès la page 3, la visite du CFA BTP de Rueil-Malmaison dans des Hauts-de-Seine.

A l'intérieur du CFA de Rueil-Malmaison

CFA de Rueil-Malmaison
CFA de Rueil-Malmaison © S.C.Batiactu
A l'intérieur du CFA de Rueil-Malmaison.

 

L'atelier de menuiserie

CFA de Rueil-Malmaison
CFA de Rueil-Malmaison © S.C.Batiactu
Au coeur de l'atelier de menuiserie.

 

L'apprenti et l'enseignant

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CFA de Rueil-Malmaison © S.C.Batiactu
Le jeune apprenti, Jimmy Sainturat, aux côtés d'Alain Béraud son enseignant en menuiserie.

 

478 apprentis par an

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CFA de Rueil-Malmaison © S.C.Batiactu
Situé à Rueil-Malmaison dans le département des Hauts-de-Seine, le centre de formation des apprentis des métiers du bâtiment forme 478 apprentis par an de 15 à 26 ans, affilié au réseau CCCA-BTP.

 

Des ateliers adaptés à la formation

CFA de Rueil-Malmaison
CFA de Rueil-Malmaison © S.C.Batiactu
Les apprentis menuisiers du CFA de Rueil-Malmaison disposent d'ateliers adaptés à la formation.