Le syndicat des professionnels de l'énergie solaire, Enerplan, estime que les appels d'offres lancés dernièrement pour les centrales solaires photovoltaïques de 100 à 250 kW et plus, ne répondent pas à la situation d'urgence dans laquelle se trouvent les PME du secteur. L'organisation demande en conséquence l'extension du tarif d'achat jusqu'à cette puissance de 250 kW.
Dans le cadre des mesures d'urgence annoncées par le ministère de l'Ecologie pour soutenir le photovoltaïque, un appel d'offres pour les installations d'une puissance supérieure à 250 kWc avait été lancé mi-mars. Puis, à la fin du mois, un second appel d'offres, portant lui sur les installations de taille intermédiaire (100 à 250 kWc) avait été publié. Pourtant, ces deux annonces sont bien loin de satisfaire les professionnels du secteur. Thierry Mueth, le président du syndicat Enerplan explique : "Ces appels d'offres ne répondent pas à l'urgence dans laquelle se trouve la profession qui a besoin des volumes immédiatement, puis d'une visibilité sur le moyen terme". Car c'est l'un des reproches qui est fait aux appels d'offres : un délai de réponse trop long, les lauréats n'étant connus qu'en 2014.
Deux années de très faible activité pour les PME
De plus, Enerplan relève que, dans le cadre du second appel d'offres, pour les projets de 100 à 250 kWc, sur 300 MW de volume cible prévus, "seuls 115 MW ont été attribués compte tenu de l'annulation des deux dernières tranches. La nouvelle procédure d'appel d'offres prévoit d'attribuer 120 MW en trois périodes, mais la première tranche ne sera que de 40 MW (offres à déposer au 31 octobre 2013 et attributions en 2014. Au final, il y a aura donc deux années consécutives, 2013 et 2014, de très faible activité pour les PME sur le segment des toitures photovoltaïques de taille moyenne". Et les réserves ne s'arrêtent pas là : selon le syndicat des professionnels de l'énergie solaire, le cahier des charges de l'appel d'offres des projets d'une puissance supérieure à 250 kWc serait, quant à lui, inadapté aux PME. L'obligation de "contribution à la R&D dans le secteur du solaire" par exemple, ferait peser de trop lourdes charges sur des PME et ne devrait pas rentrer dans le cadre d'une mesure d'urgence. D'autre part, la garantie de démantèlement exigée constituerait une autre difficulté pour les PME face aux banques.
Abandonner ou modifier le système des appels d'offres
"Nous demandons donc une extension du tarif d'achat jusqu'à 250 kW, en lieu et place d'une procédure d'appel d'offres inadaptée, et la révision du cahier des charges de l'appel d'offres supérieur à 250 kW. Cela pour permettre d'amorcer la réanimation du secteur, de fournir du travail au PMI/PME photovoltaïques et de sauver les emplois", explique Thierry Mueth qui a sollicité une audience auprès de la ministre de l'Ecologie. Le syndicat SER-Soler déclarait déjà, à la fin du mois de mars, que le bilan des mesures d'urgence annoncées par le ministère était "particulièrement décevant" et "compromettait à court terme l'avenir de la filière". Là aussi, les responsables demandaient à être reçu par Delphine Batho.