SANTÉ AU TRAVAIL. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande, dans un avis, de classer les travaux exposant aux fumées de soudage et aux fumées métalliques parmi la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du Code du travail.
Les avis de l'Anses sont souvent entendus par l'administration et suivis d'effet. Dans l'un d'entre eux, publié ce 14 avril 2022, l'Agence nationale de sécurité sanitaire recommande les pouvoirs publics de classer les travaux exposant aux fumées de soudage et aux fumées métalliques de procédés connexes dans la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du Code du travail. En effet, d'après les données scientifiques les plus récentes, "l'inhalation de ces fumées contenant des particules métalliques peut provoquer des cancers broncho-pulmonaires et du larynx", comme on peut le lire dans un communiqué de presse diffusé par l'organisation.
Si l'on en croit l'étude Sumer, référence pour évaluer l'exposition des travailleurs aux risques chimiques, 528.000 personnes, soit 2,1% des salariés français, seraient exposés à ces fumées, dont une partie dans le secteur de la construction. Ces émanations sont classées cancérigènes, depuis 2018, par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Il faut à présent "former et sensibiliser les employeurs et les salariés à l'utilisation des procédés les plus adaptés et les moins émissifs selon les opérations de soudage à effectuer", estime Dominique Brunet, cheffe de l'unité de l'évaluation des valeurs de référence et des risques des substances chimiques à l'Anses. "Capter les fumées à la source et surveiller les expositions sont également des actions à mettre en place."