LOGEMENT. En plein marathon municipal, la maire sortante de Paris et candidate à sa réélection Anne Hidalgo a dévoilé le 15 janvier 2020 les grandes lignes de son programme en faveur du logement abordable. Pour la mandature 2020-2026, elle promet de mobiliser 20 milliards d'euros pour la production de logement, et de monter le ton d'un cran contre les plateformes de locations saisonnières.
Difficile de faire campagne à Paris sans ériger le logement en priorité. Dans un contexte de crise de l'accès au logement dans la capitale touchant les classes moyennes en particulier, l'édile parisienne Anne Hidalgo a d'abord défendu le bilan de sa mandature. En déplacement de campagne ce mercredi dans le IXe arrondissement, dans un immeuble de 34 logements sociaux nés d'une transformation d'un garage et parking aérien.
Orientant la rétrospective de ses actions autour du développement du parc social, et de la fronde contre les plateformes de locations meublées touristiques comme Airbnb, Anne Hidalgo a dévoilé ses promesses qui vont dans la continuité de ses précédentes actions dont elle entend néanmoins multiplier la force de frappe.
Alors qu'elle devrait dépasser le quotas SRU de 25% de logements sociaux à l'horizon 2025, la Ville de Paris, si elle est toujours tenue par Anne Hidalgo, devrait surveiller de plus près à la répartition du parc social entre les différents arrondissements parisiens, en vue de ne pas le concentrer dans certaines zones où la production est déjà importante.
Des référendum sur Airbnb dans chaque arrondissement
Cette territorialisation des objectifs ne concerne pas seulement la question du logement social mais également la problématique des meublés touristiques, contre laquelle Paris est entré en guerre depuis plusieurs années, ponctuée par les épisodes judiciaires. Face aux "excès" de plateformes comme Airbnb ou Abritel, Anne Hidalgo entend durcir le ton de nouveau, en proposant la mise en place "avant l'été" d'un référendum propre à chaque arrondissement qui permettra de sonder les habitants sur le nombre de jours à ne pas dépasser dans le cadre d'une location saisonnière, qui est de 120 jours aujourd'hui. Par ce biais, la maire sortante ambitionnerait de remettre "30.000 logements" sur le marché parisien.
Hormis le retrait de logements du parc vacant ou du régime des meublés touristiques, Anne Hidalgo a promis de s'attaquer au front du logement abordable, dont elle veut amplifier la production en mobilisant une enveloppe d'investissement de 20 milliards. Appelés à la rescousse, la Caisse des dépôts et le secteur privé devraient permettre la capitalisation de la future "Société immobilière pour le logement abordable" à hauteur de 5 milliards d'euros, auxquels la municipalité ajoutera un milliard.
Selon le deal financier envisagé, "les fonds investis pourront prendre la forme d'apports en nature, prioritaire par le transfert d'immeubles de bureaux qui seront transformés en logements". Pour des loyers devant atteindre des montants inférieurs de "20% à ceux du marché libre", les investisseurs privés devront s'accorder sur une certaine "rationalité économique" et laisser à la municipalité d'établir les critères de sélection des locataires et l'attribution des logements.