Alors qu'elle vient d'obtenir un fonds exceptionnel d'Etat de 200 millions d'euros via le plan de relance de l'économie, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) organisait ce jeudi une journée nationale du renouvellement urbain des centres anciens. Pour Marc-Philippe Daubresse, le président de l'Anah, il reste désormais à «contractualiser très vite» ces moyens. Interview.
Comment impulser de nouvelles dynamiques dans les centres anciens ? C'est l'une des problématiques autour de laquelle quelque 300 acteurs du développement local, professionnels et élus se sont réunis jeudi à Paris, à l'occasion de la journée nationale du renouvellement urbain des centres anciens. Ce corum organisé par l'Agence nationale de l'habitat (Anah) et la Caisse des dépôts (CDC) fut notamment l'occasion d'aborder une mesure tout juste votée dans la loi sur le logement de Christine Boutin, qui prévoit un budget de 400 millions d'euros pour expérimenter dans une trentaine de villes des projets de rénovation urbaine de quartier ancien délabré (PRUQAD). Les quartiers seront sélectionnés selon trois principaux critères : leur situation économique et sociale, le pourcentage d'habitat considéré comme indigne ou insalubre, et le taux de vacance «qui est, comme le rappelle Christine Boutin, un indicateur du taux d'insalubrité», a expliqué Marc-Philippe Daubresse, nouveau président de l'Anah.
200 millions d'euros
En 2009, l'Anah bénéficie d'un budget «historiquement élevé», puisque le Plan de relance l'a dotée d'un fonds exceptionnel d'Etat de 200 millions d'euros, soit 100 millions d'euros destinés à 50.000 propriétaires occupants modestes supplémentaires, 50 millions d'euros pour traiter les copropriétés dégradées et 50 millions d'euros pour accélérer les Opah (opérations programmées d'amélioration de l'habitat) en cours. «Nous avons des moyens importants. Il faut maintenant qu'ils soient contractualisés très vite», estime Marc-Philippe Daubresse. Dans le cadre d'un transfert de crédits et du Plan de relance, l'Anah vient également de récupérer 80 millions d'euros pour œuvrer à l'humanisation des centres d'hébergement, qui s'ajoutent aux 30 millions déjà acquis. «Nous avons globalement une vision commune avec les associations, notamment grâce au rapport du député Etienne Pinte», indique Marc-Philippe Daubresse selon qui «l'on a augmenté la force de frappe, il faut désormais déterminer les opérations, les procédures et les calendriers, et clarifier les circuits». Un conseil d'administration est prévu à ce sujet le 17 février.
Marc-Philippe Daubresse : «Pas de logement sans urbanisme»
«Le Plan de relance confère une visibilité financière pour les trois années à venir, mais le problème majeur du logement pour l'instant est un problème de gouvernance. On ne pourra pas fonctionner tant que l'on ne fédérera pas des réseaux pour faire du pilotage», a lancé Marc-Philippe Daubresse lors de la journée nationale du renouvellement urbain des centres anciens. S'intéressant à la mixité des fonctions entre logement et commerce dans les quartiers en recomposition, il a également estimé que l'on «ne peut pas envisager un ministère du Logement s'il n'y a pas l'urbanisme derrière. Il faut aussi s'intéresser à l'architecture, qui fait certes partie de la culture, mais qui doit être prise en compte dans les questions d'urbanisme».