L'expert choisi pour mener une enquête sur les origines des pollutions à l'amiante constatées dans la tour Montparnasse a rendu une note d'étape à la préfecture de Paris. Qui indique, ce mercredi soir, interrompre tous travaux de désamiantage "jusqu'à nouvel ordre".
Les copropriétaires de la tour Montparnasse, réunis dans l'EITMM (Ensemble immobilier tour Maine-Montparnasse) se veulent rassurants : selon une note d'étape de l'expertise en cours, présentée à la préfecture de Paris, l'expert mandaté signalerait "l'absence de toute pollution par l'amiante dans la tour". Il n'est donc pas question pour eux d'évacuation. Leur communiqué évoque les mesures de surveillance renforcées, suite à l'observation de dépassements des seuils d'exposition aux poussières d'amiante (5 fibres par litre d'air), notamment au cours du mois de juin 2013. Depuis, les prélèvements d'air seraient tous conformes aux normes en vigueur. Notons que, dans l'attente du rapport définitif espéré pour la mi-janvier 2014, le chantier de désamiantage a été suspendu, ce mercredi soir, par la Préfecture.
De l'amiante mais pas de danger ?
La copropriété souligne qu'elle respecte tous les termes de l'arrêté préfectoral du 13 août dernier et qu'elle travaille "en toute transparence avec les administrations concernées". Cependant, si l'EITMM précise que les gaines d'air verticales de la tour, qui alimentent le bâtiment en air de bas en haut ne comportent pas d'amiante, elles pourraient être des vecteurs de transmission en cas d'incidents de chantier. L'expert explique dans sa note : "Au regard des éléments étudiés sur les pollutions récentes et sur des pollutions plus anciennes affectant la Tour, je peux conclure que les gaines constituent, selon leur nature, une source d'émission et une cause des transferts de pollutions". De même, le rapport d'étape mentionne que des gaines techniques permettant l'arrivée dans les étages de l'électricité et de la plomberie contiendraient minoritairement de l'amiante "sous contrôle".
Les travaux de désamiantage de la tour, les plus importants en France, ont débuté en 2005. Menés en site occupé, ils s'avèrent complexes et difficiles et pourraient ne s'achever qu'en 2017. Ils auront alors nécessité plus de 250 M€, à la seule charge des centaines de copropriétaires.