Le conseil des Prud'hommes de Bordeaux vient de reconnaître que les 30 salariés du site girondin de Ponticelli, spécialisé dans la maintenance et la tuyauterie industrielle, ont été exposés à l'amiante pendant leur carrière. Ils toucheront 7.000 euros chacun au titre du préjudice d'anxiété et pour manquement à l'obligation de prudence et sécurité.

Le conseil des Prud'hommes de Bordeaux a reconnu, mercredi 7 mai que "les salariés de Ponticelli avaient été exposés pendant leur carrière à un produit cancérigène avéré, à savoir l'amiante", et que "pour chacun d'entre eux, l'existence du préjudice d'anxiété était légitime", a indiqué à l'AFP leur avocate Me Maryline Steenkiste. Finalement, la justice a donné raison aux salariés du site de Bassens, en banlieue de Bordeaux : ils toucheront 7.000 euros chacun.

 

Au total, ce sont 29 retraités et un salarié en activité - sur qui en compte un peu plus de 200 encore aujourd'hui- seront indemnisés.

 

Aucune maladie déclarée
Parmi eux, aucun n'a déclenché de maladie, mais "nous passons des scanners, nous avons des rendez-vous réguliers, nous sommes en surveillance renforcée. Notre exposition nous pourrit la vie, et il y a préjudice", a déclaré à l'AFP, leur porte-parole Jean-Louis Leymergie, ancien salarié et syndicaliste pendant 38 ans chez Ponticelli, qui a lui développé de petits nodules pulmonaires, pour l'instant sans gravité.

 

Les ex-salariés, a indiqué Me Steenkiste, saluent la décision "dans la mesure ou leur combat est mené essentiellement pour faire évoluer la prévention au sein de l'entreprise". Elle a souligné que la décision va dans le sens de la jurisprudence récente sur le préjudice d'anxiété.

 

Classé site amiante en 2007
Par ailleurs, le Conseil d'Etat avait confirmé, en novembre 2013, le classement du site girondin de Ponticelli en site "amiante", décidé en 2007 mais contesté par l'entreprise, permettant aux salariés exposés à l'amiante entre 1956 et 1996 de partir en pré-retraite dès 50 ans.

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