L'avocat de l'Association des victimes de l'amiante a indiqué que les mises en examen dans l'affaire Eternit ont été confirmées par la cour d'appel de Paris ce jeudi. Elles concernent deux anciens dirigeants de l'industriel, en poste avant l'entrée en vigueur de l'interdiction de ce matériau en 1997.
Près d'une semaine après l'annulation de la mise en examen de plusieurs personnes dans une autre enquête dite de l'amiante, dont l'ancienne patronne du PS Martine Aubry, la cour d'appel de Paris a cette fois confirmé les mises en examen de deux anciens responsables de la société Eternit, qui fut un des premiers producteurs français d'amiante-ciment jusqu'à l'interdiction de l'amiante en 1997. L'un des mis en examen avait dirigé le groupe de 1971 à 1994.
Toutefois, précise l'avocat de l'Association des victimes de l'amiante (Andeva), interrogé par l'AFP, la cour a partiellement annulé la mise en examen des deux hommes concernant quelques victimes qui auraient été exposées alors qu'aucun des deux prévenus n'étaient en fonction. La cour d'appel se prononce pour la seconde fois sur cette affaire, tandis qu'en 2011, elle avait annulé les mises en examen d'Eternit et de cinq de ses anciens responsables. Cependant, cet arrêt avait été cassé par la cour de Cassation qui avait renvoyé l'affaire devant la chambre de l'instruction.
Si l'Andeva a salué la décision de ce jeudi 23 mai, elle regrette que les dirigeants soient poursuivis en qualité d'employeurs et non d'industriels. En effet, "tout l'enjeu du dossier est de savoir si on reste cantonné au code du travail ou si on s'attaque à la connivence des industriels, des scientifiques, des lobbyistes", a estimé l'avocat de l'association. Comme dans l'affaire impliquant Martine Aubry et des membres du Comité permanent amiante (CPA) considéré comme le lobby des industriels, qui ont tous été blanchis...