L'Autorité des marchés financiers (AMF) a rejeté mardi la demande d'OPE du groupe espagnol Sacyr sur Eiffage. Elle a également confirmé l'action de concert des groupes espagnols lors de la dernière assemblée du groupe de BTP français pour obtenir des sièges au conseil administration. De son côté, Sacyr a annoncé son intention de faire appel de cette décision.

C'est une petite défaite pour Sacyr puisque l'AMF vient d'annoncer le rejet de son offre publique d'échange (OPE) sur le groupe de BTP français Eiffage.

Elle demande même au groupe espagnol «de déposer un projet d'offre publique visant les actions de la société Eiffage».

Cette décision intervient après enquête de l'AMF qui a conclu que le groupe espagnol avait agi de concert avec les autres actionnaires espagnols du groupe lors de la dernière assemblée générale d'Eiffage le 18 avril, afin d'obtenir des sièges au conseil d'administration. Face à ce soupçon, Eiffage avait privé les actionnaires espagnols de leur vote.

A noter que dans son avis, l'AMF a indiqué avoir identifié au moins six sociétés ayant agi de concert avec Sacyr. Mais elle affirme ne pas avoir terminé son enquête. D'ailleurs, ses investigations laissent penser «que d'autres actionnaires pourraient également avoir participé au dit concert».

Sacyr veut faire appel
Suite à cette décision, l'espagnol Sacyr a annoncé son intention d'introduire un recours devant la cours d'appel de Paris. Dans un communiqué, il déclare «qu'il n'a pas agi de concert… et constate que la décision de l'AMF ne contient, et pour cause aucun indice, ni aucune démonstration de l'existence d'un accord constitutif d'une action de concert, ce dont elle fera la démonstration devant la cour d'appel». Toutefois le groupe souligne qu'il «continue de croire que son projet de rapprochement avec Eiffage est le meilleur moyen pour créer l'un des premiers groupes dans le secteur de la construction en Europe».

Grupo Rayet débouté
De son côté, l'espagnol Grupo Rayet qui possède 4,1% du capital du groupe de BTP français, a été débouté en appel de son action en référé contre Eiffage, selon l'arrêt rendu mercredi par la cour d'appel de Versailles, dont l'AFP a obtenu copie. Le groupe espagnol est donc condamné à payer 6.000 euros de dédommagements à Eiffage en plus des 5.000 euros auxquels il avait été condamné en première instance. Il devra aussi verser 6.000 euros par actions simplifiées à la société Eiffaime qui regroupe les cadres actionnaires d'Eiffage. Pour rappel, le 1er juin dernier, le tribunal de commerce de Nanterre avait débouté l'espagnol Grupo Rayet dans la procédure en référée qu'il avait lancé contre Eiffage pour réclamer «la suspension des effets» de la dernière Assemblée générale du groupe de BTP français.

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