L'US Green Building Council a choisi Paris pour annoncer la reconnaissance par le système d'évaluation américain LEED de certains crédits d'énergie de BREEAM, le système d'évaluation britannique. Un rapprochement voulu par l'USGBC pour rationaliser et simplifier les démarches de certification environnementale des bâtiments.
Scot Horst, vice-président senior de LEED (Leadership in Energy & Environmental Design), a profité de la réunion à Paris du conseil des 21 pays participants au programme, pour annoncer la décision de l'USGBC de reconnaître certains crédits d'énergie de BREEAM, le système britannique. La reconnaissance croisée entre les deux systèmes d'évaluation écologique des bâtiments simplifiera les démarches. Elle permettra notamment de se dispenser de multiplier les modélisations informatiques des bâtiments, excessivement chères (aux alentours de 49.000 € par modèle énergétique). L'obtention de tous les crédits carbone BREEAM permettra à un projet d'obtenir tous les crédits LEED. Dans le cas où tous les points ne seraient pas acquis, l'évaluation se fera au cas par cas, aucune formule de correspondance, ni aucun algorithme d'équivalence n'existant.
De nombreux projets en Europe poursuivent aujourd'hui une double (voire une triple) certification. La démarche d'assouplissement initiée par l'USGBC ne consiste pas à une réelle convergence ou unification mais à une simplification. Elle concerne principalement des bâtiments tertiaires déjà existants. « BREEAM est un système sophistiqué et mature, dont le 2e marché à l'international après la Chine est la France », explique Scot Horst. Questionné sur un rapprochement ultérieur avec le label français HQE, il déclare : « Il est plus difficile de réaliser une équivalence car HQE prend en compte le cycle de vie du bâtiment par exemple. Mais dans l'avenir, notre but est de travailler avec d'autres systèmes comme HQE ou DGNB (Deutsches Gütesiegel Nachhaltiges Bauen - Allemagne) ».
Le système LEED est actuellement utilisé dans 140 pays (dont 21 ont des représentants au conseil) pour la standardisation de bâtiments à haute qualité environnementale. Il a été créé en 1998 et se décline en quatre niveaux : « Certifié », « Argent », « Or » et « Platine ». Les critères d'évaluation comprennent l'efficacité énergétique, la consommation d'eau, l'efficacité du chauffage ou l'utilisation de matériaux locaux. En dépit de limites concernant l'absence de facteurs environnementaux locaux (température extérieure moyenne par exemple), il s'agit du référentiel le plus largement utilisé dans le monde : 40.000 bâtiments seraient aujourd'hui certifiés, dont 40 % se trouvent en dehors des Etats-Unis (11,2 % en Europe et 5 % en Chine). Réévalué tous les trois ans, le standard LEED version 2012 se veut plus en ligne avec ce qui se fait en Europe.