Alstom se renforce dans le domaine des énergies marines grâce à l'acquisition de Tidal Generation Ltd, une filiale du motoriste britannique Rolls-Royce spécialisée dans les « hydroliennes ». Un domaine des énergies renouvelables en plein essor.
Le groupe français Alstom a racheté Tidal Generation Limited (TGL), une société britannique filiale de Rolls-Royce, qui est spécialisée dans la conception et la fabrication d'hydroliennes, des turbines qui transforment en électricité l'énergie des marées. Si le montant de la transaction n'est pas connu, l'opération consolide Alstom dans le domaine des énergies renouvelables, déjà numéro un mondial des turbines et alternateurs hydroélectriques et actif dans le solaire, la géothermie et la biomasse. Le groupe dispose d'activités de R&D dans les énergies marines dans son centre de Nantes (Loire-Atlantique).
TGL, basée à Bristol (Royaume-Uni), est une petite structure de 29 personnes qui a développé et expérimenté avec succès une première turbine de 500 kWe, installée dans les îles Orcades, au nord de l'Ecosse. En opération 12 heures par jour, elle a fourni au réseau électrique plus de 250 MWh soit de quoi alimenter 300 foyers. La start-up ne compte pas en rester là et espère installer une nouvelle hydrolienne de 1 MW d'ici à la fin de l'année afin de la tester en conditions réelles, de façon à définir les meilleures solutions techniques avant une éventuelle commercialisation.
Un nouvel eldorado
Ce rachat devrait permettre à Alstom de compléter son expertise dans les technologies pointues de génération électrique d'origine renouvelable. Le groupe possède déjà une participation dans AWS Ocean Energy Ltd, une société écossaise, qui se spécialise quant à elle dans la transformation de l'énergie des vagues. Elle devrait équiper la plus grande ferme houlomotrice du monde qui sera elle aussi installée au large des Orcades, un lieu propice. Alstom est par ailleurs impliqué dans la fourniture d'éoliennes géantes Haliade 150 pour les trois parcs éoliens offshore attribués au groupement formé avec EDF et Dong Energy.
Il est intéressant de noter qu'EDF poursuit elle aussi un projet d'hydrolienne, « Arcouest » (500 kW), au large de Paimpol. Une deuxième campagne d'essais immergés devrait prochainement débuter avant d'envisager une exploitation commerciale de quatre turbines sous-marines au printemps 2014. GDF-Suez souhaiterait également profiter du potentiel maritime français en installant deux hydroliennes « HyTide » au Raz Blanchard en Normandie et au sud de l'île d'Ouessant dans le Finistère. Selon EDF, le potentiel électrique hydrolien exploitable serait compris entre 2,5 et 3,5 GW, soit l'équivalent de 3 à 5 % de la production annuelle nationale. Une aubaine pour les énergéticiens qui rencontrent beaucoup de résistance lors de l'implantation d'équipements aériens tels que les éoliennes ou les champs de panneaux photovoltaïques.