Les actionnaires d'Alstom ont voté, à la quasi-unanimité, pour le passage dans le giron de General Electric (GE) du pôle énergie de l'industriel français. Ce dernier va se recentrer sur le transport, qui ne représente plus que 30 % du conglomérat initial. Le produit de cette énorme cession sera réinvesti dans trois co-entreprises créées avec GE dans les renouvelables, les réseaux électriques et les turbines.
L'assemblée générale des actionnaires du groupe Alstom ont décidé, à 99,2 % des voix, d'approuver la cession, pour 12,35 Mrds €, de 70 % des activités au géant américain General Electric. L'industriel français ne conservera donc que son pôle de transport ferroviaire, une entreprise dont le bilan sera "l'un des plus robustes du secteur", selon les mots de Patrick Kron, le p-dg d'Alstom. Ce dernier explique, dans les colonnes du Figaro, la décision de fragmenter le groupe : "Je suis, pour ma part, plus que jamais, que nous avions raison, à la fois sur le diagnostic et sur la solution". Le dirigeant, arrivé à la tête d'Alstom en 2003 et qui l'avait redressé depuis, estime que l'entreprise n'avait pas une taille critique pour demeurer compétitive au niveau mondial, dans le secteur de l'énergie.
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Une amende de 700 M€ à payer aux Etats-Unis
Alstom prévoit de réinvestir 2,6 Mrds € des produits de cession dans trois co-entreprises qui seront créées avec GE, dans les énergies renouvelables (dont le siège mondial doit être implanté à Nantes), dans les réseaux électriques et dans les turbines à vapeur qui équipent les centrales nucléaires. Le contrôle opérationnel sera laissé au géant américain. En revanche, l'industriel français devra s'acquitter seul des 700 M€ de l'amende pour éviter des poursuites judiciaires outre-Atlantique pour corruption. Patrick Kron précise au quotidien : "Dans la mesure où un accord serait trouvé, ce qui est attendu dans un proche avenir, le Département de la Justice américain devrait requérir que toute amende reste à la charge d'Alstom sans qu'aucune part de celle-ci ne puisse être transférée à General Electric dans le cadre de la transaction". Il est reproché au groupe d'avoir tenté de verser des dessous de table à des responsables indonésiens afin de décrocher un marché de 96 M€.