DIAPORAMA. En seulement deux ans, Nice s'est dotée d'une "arène multifonctionnelle" digne de la 5e ville de France, qui accueillera des matchs de l'Euro 2016. L'OGC Nice abandonne ainsi le mythique stade du Ray et entre dans le 21e siècle grâce à l'Allianz Riviera. Visite guidée.
Ça y est, l'Allianz Riviera est terminé ! A quelques jours du match inaugural OGC Nice-Valenciennes, tous les acteurs de ce projet, mené tambour battant, sont fiers. "Il s'agit d'une arène multifonctionnelle plus que d'un stade de football", résume Christian Estrosi, le député-maire de Nice et président de la Métropole Nice-Côte d'Azur. "Mais le dossier n'était pas facile : fallait-il reconstruire un stade au Ray mais avec des capacités faibles (25.000 à 30.000 places maximum), avec l'obligation d'aller jouer à Charles Ehrmann pendant la durée des travaux ? Ou fallait-il construire une nouvelle infrastructure aux possibilités plus étendues ?", poursuit-il. Le stade devait notamment permettre à la ville d'être l'une des neuf agglomérations sélectionnées pour la tenue de l'Euro 2016. Le choix de son emplacement a répondu à la volonté de structuration complète de la vallée du Var, depuis l'aéroport international jusqu'au quartier de Saint-Isidore.
Seulement deux ans de travaux
Le calendrier de réalisation du nouveau stade a été extrêmement court : suite à la décision de construction, prise au début de l'année 2011, la pose de la première pierre est intervenue le 1er août de la même année. Deux ans plus tard, le 31 août 2013, l'équipement conçu par Jean-Michel Wilmotte et réalisé par un groupement d'entreprises piloté par Dumez Côte d'Azur (Vinci Construction France), est livré. "C'est une réussite architecturale, écologique et technique et l'OGC Nice devra être à la hauteur de cette enceinte, capable de nous faire évoluer. Ce sera le stade d'une région plus que celui d'une ville", déclare Jean-Pierre Rivere, le président de l'OGCN.
Assurer un taux de remplissage élevé
La clef du succès ? Assurer l'affluence en toute saison, même en dehors des matchs de football. Si les deux premiers événements se jouent à guichets fermés, le remplissage d'un équipement de 35.000 places (voire 45.000 pour les concerts) sera-t-il toujours aisé, alors que le stade du Ray, situé en centre-ville attirait en moyenne 10.000 personnes ? "Il y a un travail à faire sur le contenu", confie Damien Rajot, de Vinci Stadium. "Outre le football, et le rugby - car le RC Toulon viendra jouer au moins trois matchs par an ici - il faudra faire émerger un contenu régional. Nous étofferons de notre côté les services proposés, car il y a un enjeu fort : remettre le spectateur au centre du spectacle.".
à lire aussi
Stade connecté et solution PPP, apprenez tout en 2e page !
Le premier stade connecté
De même, le stade sera le premier à être "connecté" en 4G. "De quoi proposer de l'interactivité avec des contenu supplémentaires : des paris en ligne, l'accès à des ralentis, des publicités…", poursuit le président de Vinci Stadium. Une attractivité supérieure pour les spectateurs et donc pour les organisateurs d'événements...
Reste une inconnue : l'accessibilité de l'équipement, qui ne bénéficie que d'un parking de 1.500 places, dont un certain nombre sont situées sous le stade lui-même. Mais un travail conjoint a été réalisé avec la mairie qui mettra à disposition un ensemble de 15.000 places supplémentaires dans plusieurs autres zones de la plaine, toutes reliées par un service de 40 bus-navettes. Tout cela avant, peut-être, d'espérer l'arrivée de la seconde ligne de tram, "dans les 4 années qui viennent", promet le député-maire.
Reste une inconnue : l'accessibilité de l'équipement, qui ne bénéficie que d'un parking de 1.500 places, dont un certain nombre sont situées sous le stade lui-même. Mais un travail conjoint a été réalisé avec la mairie qui mettra à disposition un ensemble de 15.000 places supplémentaires dans plusieurs autres zones de la plaine, toutes reliées par un service de 40 bus-navettes. Tout cela avant, peut-être, d'espérer l'arrivée de la seconde ligne de tram, "dans les 4 années qui viennent", promet le député-maire.
La solution du PPP
Côté financement, "la procédure de PPP a été recommandée par les cabinets que nous avons consultés et elle apparaît comme la plus compétitive", explique Christian Estrosi. "Recevoir l'Euro 2016 nous permet de bénéficier d'une subvention de l'Etat de 10 M€. Le Conseil général apporte 20 M€, tandis que la Métropole Nice Côte d'Azur en verse 10 M€. Le coût final, pour le constructeur, sera de 217 M€. La ville versera chaque année 6,5 M€, ce qui est évidemment plus cher que pour le Ray. Mais dans 27 ans, l'équipement retournera à la ville en parfait état. Ce choix financier est logique : quand on achète un deux pièces, on revend le studio, en bon gestionnaire", conclut le député-maire.
D'autant que l'opération de naming, d'une durée initiale de 9 ans, rapportera 2 M€ par an (6 M€/an pour son grand frère, l'Allianz Arena de Munich), et que les recettes attendues pour l'équipement se monteront à 5 M€/an. "Nous attendons un démarrage très rapide", explique Xavier Lortat-Jacob, président de Nice Eco-Stadium, l'exploitant du stade. "La programmation est déjà en place et l'activité de congrès-séminaires débute bien, elle aussi". La société réfléchirait déjà à la tenue d'autres événements sportifs, comme des matchs de football américain, de tennis ou de boxe.
Découvrez en images le stade achevé dans les pages suivantes.
à lire aussi
Fiche technique
Groupement maîtrise d'œuvre:
Architecte : Wilmotte & Associés SA
Ingénierie bâtiment (stade): Egis Bâtiment
Ingénierie infrastructure VRD (voieries et réseaux divers): Egis France
Bureau de contrôle et coordonnateur sécurité : Bureau Veritas
Coordonnateur SSI (système de sécurité incendie): PCA Sud-Est
Groupement travaux : 10 entreprises pilotées par Dumez Côte d'Azur (VINCI Construction France)
Terrassements, gros œuvre, corps d'état secondaires et architecturaux, VRD, accès, pelouse, couverture, espaces verts : Dumez Côte d'Azur, Triverio Construction, GTM Sud , Campenon Bernard Sud Est, GTM TP Côte d'Azur, Garelli Travaux Publics
Charpente :Fargeot Lamellé Collé, SMB
Electricité (courants forts et faible, éclairage), plomberie, CVC (climatisation, ventilation, chauffage) : Etablissements Jean Graniou, Lefort Francheteau
Budget total : 165,8 millions d'euros HT, dont 27 millions d'euros pour la charpente.
à lire aussi
Le cinquième élément
La particularité du nouveau stade de Nice ? Intégrer toutes les forces de la nature au projet. Le vent pour la ventilation naturelle, le soleil pour l'énergie photovoltaïque, l'eau pour l'arrosage de la pelouse grâce à l'eau de pluie recyclée, et la terre pour la géothermie utilisée en appoint.
à lire aussi
Et les architectes ont souhaité introduire un cinquième élément : le bois, matériau de construction idéal pour une structure légère et flexible, deux caractéristiques indispensables dans une zone sismique.
Luminosité
La peau extérieure, en polymère translucide, permet de bénéficier de la luminosité ambiante de façon agréable sur les coursives qui ceinturent les tribunes.
à lire aussi
Restauration locale
L'offre de restauration proposera différentes ambiances. Ici, le snack le plus couleur locale. Au programme : pan bagnats, pissaladière et socca. Mais les petits farçis et la daube niçoise seront-ils pratiques à manger en tribune ?
à lire aussi
Déambulatoire
De grands espaces, toujours ouverts sur l'intérieur du stade, permettent de profiter à tout moment du spectacle.
à lire aussi
Pelouse
L'enceinte compte 35.000 places mais devrait, en moyenne, attirer entre 15.000 et 18.000 personnes, soit de quoi remplir les deux tiers inférieurs des gradins. Les quatre tribunes porteront des noms évocateurs comme "Lou Raï" (du nom du stade historique), "Garibaldi" ou "Ségurane" (du nom de deux célébrités niçoises).
à lire aussi
Noirs et rouges
Les deux couleurs de l'OGC Nice, le noir et le rouge, se retrouvent sur les sièges, dans une teinte nuancée.
à lire aussi
Couloir des loges
Les couleurs se retrouvent également à l'intérieur du stade, dans le couloir des loges VIP. En tout, 44 loges sont installées de part et d'autre de la pelouse.
à lire aussi
Vestiaire des Aiglons
Le saint des saints : le vestiaire des joueurs de l'OGC Nice, avec de confortables sièges Recaro, également noir et rouge.
à lire aussi
PC Sonorisation
Le PC sonorisation et image, d'où sont contrôlés les deux écrans géants placés de part et d'autre du terrain.
à lire aussi
Député-maire
Christian Estrosi particulièrement à l'aise, très concerné par les équipements sportifs en tant qu'ancien champion de moto. Son souhait, désormais réalisé : faire venir à Nice les riches collections du Musée national des Sports, qui étaient sous-exploitées à Paris.
à lire aussi
Maître d'ouvrage : Nice Eco Stadium
Promoteur : ADIM Côte d'Azur