Plusieurs associations italiennes de défense de l'environnement ont formé une alliance pour s'opposer au projet de digue flottante dans la lagune. Destinés à protéger la ville des crues, elle pourrait être remplacée, selon l'alliance, par des solutions plus écologiques.

Les pigeons de la place Saint Marc pensaient déjà passer la saison des pluies au sec. C'était peut-être s'avancer un peu vite. Le projet de digue flottante, annoncé par le président de la région de Vénétie, Giancarlo Galan (Forza Italia) en décembre dernier, est remis en cause violemment.

Ce projet, baptisé Moïse et imaginé en 1984, prévoit de poser des digues mobiles au fond des trois passes de la lagune afin d'éviter les inondations régulières. Sa réalisation coûtera 2,5 milliards d'euro, et il faudra patienter huit ans avant de voir les premiers résultats sur le phénomène d' " acqua alta ", les marées hautes à Venise. L'alliance conteste ces chiffres et table davantage sur un coût de 4 et 5 milliards d'euro.
Les associations environnementales dénie l'intérêt de ce projet : " au moins huit années de travaux seront nécessaires avant qu'ils ne puissent avoir une incidence sur les inondations ", souligne Stefano Boato, responsable de l'Eco-Instituti Veneto. " Avec quelques mois de travaux, le nombre des inondations sur la place Saint Marc peut être considérablement réduit", ajoute-t-il.

L'alliance regroupe des associations diverses, comme WWF-Italie, Italia Nostra, la plus ancienne association italienne pour la protection du patrimoine architectural, Verdi Ambiente Societa, la Ligue Italienne pour la protection des oiseaux, l'Eco-Instituti Veneto et plusieurs associations locales. Le porte parole de cette alliance, Anthony Zamparutti, a diffusé un communiqué où l'alliance explique que la priorité est de faire cesser le trafic des bateaux de croisière, des pétroliers et des cargos à l'intérieur de la lagune en construisant des quais à l'extérieur, le long de l'île du Lido, où se trouve déjà l'aéroport.

Le ministre des Infrastructures, Pietro Lunardi, s'était prononcé l'année dernière pour l'interdiction des pétroliers dans la lagune. " A l'heure actuelle, il y a un trafic important dans la lagune et un accident pourrait causer un désastre écologique. Nous avons donc proposé la construction d'une île artificielle, à 10km de Venise, pour accueillir les pétroliers. Le pétrole serait ensuite acheminé vers la ville par un pipe-line sous-marin ", avait-il alors annoncé.

L'alliance estime par ailleurs que la priorité est de réduire la pollution, de protéger les zones les plus basses de la Cité des Doges, comme la place Saint Marc et de réaliser des travaux pour réguler le débit des eaux dans les trois passes.

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