C'est là que la modernité intervient : deux hommes seulement suffisent à piloter l'Airlander 10, qui est capable de rester en l'air pendant 5 jours, voire plus, en mode automatique. Motorisé par quatre moteurs Diesel V8 turbo de 325 chevaux chacun, l'appareil est rempli d'hélium, 7 % moins efficace en termes de portance que l'hydrogène, mais non inflammable. Son profil aérodynamique particulier, à la fois cambré et de section bilobée, lui offre une meilleure efficacité, tandis que son atterrisseur, constitué de boudins gonflables, lui donne la capacité d'opérer depuis tous les terrains, du plan d'eau à la banquise, en passant par les déserts.
L'engin de levage de l'avenir ?
D'où l'idée de ses promoteurs de proposer l'engin pour des missions d'exploration ou de secours d'urgence par exemple. Dans un second temps, la société Hybrid Air Vehicles souhaite poursuivre le développement de l'Airlander en proposant une version encore plus grande et performante. D'un volume de 103.000 m3, elle atteindra presque les 120 mètres de long pour 60 m de large et 35 m de haut. Motorisé cette fois par quatre turbopropulseurs de forte puissance (2.350 chevaux), le dirigeable frisera les 200 km/h de vitesse de pointe, pourra franchir 3.500 km de distance et emporter entre 50 et 60 tonnes dans les airs ! De quoi envisager de nombreuses applications car ce mode de transport ne nécessite aucune infrastructure de type piste d'atterrissage. Capable de faire du sur place, il pourrait donc supplanter les hélicoptères utilisés pour la maintenance des lignes électriques inaccessibles dont la capacité d'emport est moindre et l'autonomie plus réduite, ou les lourdes grues utilisées pour le montage d'éoliennes et qui s'avèrent incapables d'être acheminées dans certaines zones reculées. Dans un contexte hyper-urbanisé, le super-blimp rendrait également des services en participant à la livraison de matériaux de construction au sommet de gratte-ciel en construction, sans qu'aucun autre engin de levage ne soit nécessaire. Les possibilités sont infinies et laissent envisager un nouvel âge d'or pour les dirigeables civils.