Le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, a indiqué jeudi à Jakarta que l'Union européenne débloquerait 350 millions d'euros pour la reconstruction des pays asiatiques touchés par les tsunamis, en plus des 100 millions d'urgence déjà annoncés mercredi.

«J'ai annoncé aujourd'hui que je proposerais aux autorités budgétaires de l'Union européenne de débloquer, à travers la Commission européenne, 350 millions d'euros pour aider ces pays dans leurs travaux de reconstruction», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en marge du sommet extraordinaire réunissant les pays asiatiques, l'Union européenne, les Etats-Unis et l'ONU. «A cela nous devons ajouter le soutien donné à titre individuel par les Etats membres. Le montant total (de l'aide européenne) sera autour de 1,5 milliard d'euros», a-t-il détaillé.
«Notre idée est de donner cet argent en coordination avec les Nations unies» a précisé M. Barroso, ajoutant: «Pour le programme de reconstruction et de réhabilitation, nous le ferons en partenariat direct avec les pays concernés. Nous essaierons d'administrer ces fonds en étroite coordination avec les pays».
«J'ai aussi annoncé aujourd'hui que la Banque européenne d'investissement (BEI) va gérer un programme de prêts à long terme à des conditions favorables pour aider à financer l'effort de reconstruction», a-t-il ajouté. «Il sera mis en place en étroite collaboration avec la Commission européenne, la Banque mondiale, et la Banque asiatique de développement», a poursuivi le président de la Commission européenne, ajoutant qu'il allait proposer aux Etats membres de l'Union d'abonder ce programme de prêts pour «un montant d'un milliard d'euros».

De son côté, l'Inde continue à faire face seule à la catastrophe qui a coûté selon ses estimations au moins 1,18 milliard de dollars. L'Etat du Tamil Nadu (sud), le plus touché par la catastrophe avec plus de 7.900 morts, compte presque pour moitié dans cette somme avec 581 millions de dollars de pertes estimées. Le ministère précise que ces données n'intègrent pas les dommages dans les archipels des Andaman et Nicobar. Mais l'Inde, qui a refusé l'aide étrangère «est debout et veut compter», titrait jeudi l'un des quotidiens nationaux, The Pionneer, dans un article de Une. La veille, un haut responsable au ministère indien des Affaires étrangères, Siam Saran, a estimé que la presse internationale avait sous-estimé sa capacité à faire face. «Nous n'avons pas de position dogmatique sur l'aide étrangère. Nous pouvons demander à en bénéficier à n'importe quel moment si nous en avons besoin, mais nous avons pensé qu'il y avait des pays plus touchés que le nôtre, comme le Sri Lanka, l'Indonésie et les Maldives, et que cette assistance devait être dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin», a déclaré M. Saran.

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