ENTRETIEN. Conjoncture et perspectives, concurrence entre les infrastructures de mobilité, image de la route, plan de décarbonation… Quelques semaines après son élection, Jean-Pierre Paseri, le nouveau président de Routes de France, a répondu aux questions de Batiactu.
Elu à la tête de Routes de France en juillet 2023, Jean-Pierre Paseri compte faire de la décarbonation de l'infrastructure routière un axe fort de son mandat, dans un moment qui apparaît délicat pour la route. Alors que les politiques et les investissements publics se concentrent davantage sur le ferroviaire et les transports collectifs, le nouveau président du syndicat de spécialité espère réussir à montrer que s'occuper de l'infrastructure routière, c'est agir dans le sens de la transition écologique. D'autant plus que la route restera "encore pour plusieurs décennies" le support principal des mobilités, un patrimoine capable d'accueillir différents modes s'il est pensé et entretenu pour cela.
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Comment se porte l'activité des entreprises de la route ? Comment réenchanter la route auprès des clients, notamment publics, à l'heure de la transition écologique et alors que le cycle électoral est normalement favorable aux investissements ? Quelle est la feuille de route que doit suivre la profession pour décarboner la construction ? Jean-Pierre Paseri développe sa vision et ses objectifs dans un entretien accordé à Batiactu.
Batiactu. Dans la course à la planification écologique et aux crédits qui lui sont associés, pensez-vous que la route souffre de la concurrence avec d'autres types d'infrastructures parfois jugées plus vertueuses ?
Jean-Pierre Paseri. Réseau ferré, réseaux d'eau, routes, ouvrages d'art, réseaux d'éclairage public et bientôt réseaux de bornes de recharge… La prise de conscience a surgi sur tous les sujets en même temps : il faut et il faudra consacrer des milliards d'euros pour maintenir ces infrastructures. Dans ce contexte, un message insidieux laisse parfois penser qu'au-delà du réseau ferré, il n'existe pas d'autres solutions pour les mobilités durables. Le Gouvernement donne ainsi la priorité au ferroviaire qui bénéficie désormais de la plus grande part du budget de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (Afit France). L'enveloppe consacrée à la route dans les contrats de plan Etat-régions (CPER) a été divisée par deux. Mais comme ces montants n'ont pas été réindexés sur l'inflation par rapport à 2015 et aux précédents contrats, le volume des travaux baissera plus encore en proportion ! Ces signaux ne jouent pas en notre faveur, et laissent entendre qu'il ne faut plus investir dans la route. C'est une grave erreur !
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