Trois ans après l'obtention du permis de construire par TMW France et trois mois avant la fin des travaux, la commercialisation d'un ensemble immobilier prestigieux situé au coeur de la capitale est toujours impossible.

Fin 1998, TMW France acquiert une parcelle d'une superficie de 1.500 m² située entre les 29 à 35 de l'avenue Matignon, le 118, rue du Faubourg Saint-Honoré et le 37, rue de Penthièvre. Son intention est de réhabiliter l'ensemble immobilier qui comprend un hôtel particulier - l'hôtel Clermont-Gallerande -, des commerces et un immeuble à usage d'habitation. La société prévoit de remplacer ce dernier, dont elle conservera partiellement les façades, par un immeuble neuf. Elle y aménagera 4 appartements de standing de 200 m² environ et créera 13 places de parking en sous-sol.

Le projet reçoit l'agrément de l'architecte en chef des bâtiments de France et du conservateur régional des monuments historiques. TMW France avait veillé à respecter scrupuleusement les contraintes légales et réglementaires d'urbanisme, notamment du POS, en prenant la précaution de le présenter avec deux étages de moins que le projet initial de l'ancien propriétaire. Elle laisse même non utilisés 1.000 m² de droits à construire attachés à la parcelle.

Le projet, enfin, est soutenu par l'association " Prestige Matignon " qui regroupe les acteurs professionnels du quartier, notamment des galeries d'art. La vétusté du bâtiment en place contraste en effet avec l'élégance des immeubles environnants et nuit à l'animation générale. Sa réhabilitation s'inscrit dans le renouveau architectural naturel de l'arrondissement.

A peine les permis de démolir et de construire sont-ils accordés par la municipalité que trois riverains demandent leur annulation. Cette possibilité offerte à des tiers d'ester en justice apparaît comme normale dans le domaine de la construction. Ce n'est pas le cas dans l'affaire du 35, avenue Matignon où les possibilités de saisir les tribunaux ont été détournées de leur objectif initial, apprécier la conformité d'un projet, pour virer à l'obstruction systématique.

En effet, depuis l'obtention des autorisations administratives, celles-ci ont fait l'objet de 13 recours, tous rejetés. Le 14e est pendant.

De fait, près de 3 ans après l'obtention du permis de construire et malgré des jugements rendus dans des délais normaux, TMW France est toujours dans l'impossibilité de commercialiser ce programme immobilier, alors même que les travaux de réhabilitation et de construction sont presque terminés et la livraison prévue en octobre 2003. Les plaignants peuvent poursuivre d'autant plus facilement leurs actions que, même déboutés, le coût à leur charge est infime à l'issue du 13e recours fait remarquer TMW.

En revanche, pour le promoteur, le report du lancement des travaux et l'impossibilité de commercialiser ont des conséquences économiques considérables. Des sommes importantes sont immobilisées depuis trois ans et le manque à gagner, du fait du retard de la livraison, se chiffre en millions d'euros indique TMW.

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