L'Ademe a invité mardi les industriels à marier efficacité énergétique et performance économique, estimant qu'ils ont un potentiel d'amélioration énergétique de 20% d'ici 2035, grâce aux outils numériques et au développement de l'effacement électrique. Précisions.
A l'occasion de son colloque Energie Industrie, l'Ademe a mis en avant les atouts de la performance énergétique et environnementale. Selon David Marchal, directeur adjoint Productions et Energies durables de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), "la performance énergétique et environnementale ne doit pas être considérée comme un frein pour les industriels, mais comme une opportunité" expliquant même que "ça rime avec performance économique".
Pour illustrer cela, l'Ademe a rappelé qu'en France, l'industrie représente un quart de la consommation nationale d'énergie et un tiers de la consommation d'électricité et que dans la période 1990-2014, ce secteur a diminué de 11% sa consommation énergétique et de 40% ses émissions de gaz à effet de serre. "Le secteur industriel peut encore améliorer son efficacité énergétique de 20% en moyenne d'ici 2035", à périmètre constant, estiment les études de l'Ademe.
Jumeler industrie du futur et transition énergétique et écologique
Pour y parvenir, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie préconise de s'appuyer sur la modernisation de l'outil industriel, avec le numérique ou à la robotisation. "Profitons de cette transition, de cette modernisation nécessaire de l'industrie française pour y greffer des investissements en efficacité énergétique", a dit David Marchal, en appelant à "jumeler industrie du futur et transition énergétique et écologique". Le numérique "crée de l'innovation et de la modernisation" mais il faut "que "la pertinence énergétique, la pertinence écologique soient intégrées dans la prise de décision", a affirmé Sylvie Padilla, responsable Entreprises et Dynamiques industrielles de l'Ademe.
L'Agence insiste sur l'importance de "mobiliser tous les acteurs" : dans l'entreprise en créant un "référent énergie" et à l'extérieur, en s'appuyant sur les bureaux d'études et les acteurs financiers. L'Ademe a aussi étudié comment développer dans l'industrie les mécanismes d'effacement, consistant à réduire temporairement la consommation d'électricité.
Pour rappel, la programmation pluriannuelle de l'énergie a fixé comme objectif pour la France d'atteindre 5 GW de capacité d'effacement en 2018 et 6 GW en 2023, alors que RTE dispose actuellement d'une capacité de 2,5 à 3 GW. L'étude de l'Ademe montre qu'il y a "un potentiel important" dans l'industrie, en particulier dans 4 secteurs (métallurgie, mécanique, chimie, industrie du papier). Elle montre qu'il y a peu de barrières techniques, mais des freins économiques et organisationnels.