Les entreprises artisanales du bâtiment ont vu leur volume d'activité baisser de 5% au cours du dernier trimestre, selon les chiffres de la Capeb. Ce recul, moins important que celui enregistré par le reste du secteur, est nuancé par la bonne tenue de l'activité de rénovation mais les artisans restent prudents. Détails.
L'ensemble des professionnels de la construction subit les effets de la crise, et les artisans du bâtiment n'échappent pas à la règle : au deuxième trimestre 2009, leur volume d'activité a en effet baissé de 5% par rapport à la même période l'an dernier, selon la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). L'organisation souligne toutefois que cette évolution représente «le meilleur maintient de l'artisanat par rapport à l'ensemble du secteur», qui perd 7% sur la même durée.
Sur un an, la réduction du volume d'activité des artisans du bâtiment se situe à 2,5%. Au total, ce sont 15.000 à 20.000 emplois qui seraient menacés, selon les estimations formulées par la Capeb en avril dernier. La construction neuve, en particulier, souffre de la crise avec une baisse d'activité atteignant les 9% ce trimestre (-4,5% sur un an).
Côté professions, tous les métiers sont en recul. La maçonnerie perd 7 % en volume d'activité, contre -5 % pour la menuiserie-serrurerie et la couverture-plomberie-chauffage. Les peintres, les plâtriers et les électriciens affichent quant à eux un recul de -3 %.
Effet «ciseaux»
Mais la confédération veut rester optimiste et «mise sur l'éco-PTZ et l'éco-subvention pour relancer la demande et redonner confiance aux clients des 356.000 entreprises artisanales». D'ailleurs, l'activité entretien-rénovation, qui représente pas moins de 78% de l'activité de ces entreprises, subit le plus faible recul d'activité avec -2,5% ce trimestre par rapport à la même époque en 2008. Un «bon signal pour la profession», estime Jean Lardin, président de la Capeb, qui espère là encore «que les mesures comme l'éco-PTZ, qui a passé dernièrement le cap des 12.000 prêts accordés, jouent favorablement sur la tendance». Un facteur qui pourrait aussi contribuer à redonner le moral aux chefs d'entreprises, car à l'heure actuelle ils sont 32% à exprimer une opinion défavorable quant à leur trésorerie. Jean Lardin rappelle que «les difficultés que nous rencontrons sont également marquées par la baisse des prix des travaux en rénovation, alors que les coûts des matériaux continuent d'augmenter ; l'effet 'ciseaux' est insupportable».