Près de 1.200 artisans et chefs d'entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics de la région Pyrénées-Atlantiques ont manifesté leur colère ce mercredi contre une situation qu'ils jugent « désastreuse ». L'occasion également de dénoncer la concurrence déloyale des travailleurs frontaliers en provenance d'Espagne.
"Nous avons mené des actions symboliques comme des dépôts de casque, mais aussi la pose de bâches, des déversements de terre devant certains bâtiments publics", nous explique Patrick Lacarrère, délégué général de la Fédération du BTP 64. Le tout au cri de "Trop, c'est trop !", slogan originel de la grogne des professionnels.
Dans les rues de Pau, ce mercredi 17 décembre 2014, ils étaient donc un bon millier, environ 1.200 selon l'organisation, à crier leur ras-le-bol face à une situation qui ne cesse de se dégrader. Ainsi, ce sont 250 entreprises qui ont été liquidées et 1.300 emplois perdus cette année, estime la FFB64. Les promesses gouvernementales ont également pointées du doigt, l'objectif des 500.000 logements construits restant bien éloigné, tandis que de 600 à 700 emplois sont menacés en 2015 dans le département. Enfin, point d'orgue de la colère des artisans, la concurrence déloyale, notamment celle en provenance de l'autre côté de la frontière avec l'Espagne. Un véritable fléau dans la région.
Journée concluante
"Mais c'est une journée très positive, nous confie Patrick Lacarrère. Nous avons été reçus par l'adjoint de François Bayrou, qui nous a promis une rencontre très prochainement avec le maire." En effet, il leur a été répondu que "la ville avait entrepris une démarche de recomposition de son patrimoine pour maintenir un seuil d'activités au BTP", a déclaré l'adjoint à l'AFP. Avant d'ajouter : "Même s'il faut pallier les quatre millions d'euros en moins de dotations de l'Etat. Nous avons quelque 400 bâtiments à réhabiliter, 44 km de voiries et des grands travaux d'aménagement à réaliser"."Mais on ne va pas s'arrêter là", a prévenu le délégué général de la FFB64. Qui entend bien faire des propositions de travail dans les semaines à venir…
Chez Eiffage, "nous n'avons jamais traité autant de grandes affaires" (Benoît de Ruffray)
