L'opérateur et financeur du logement social s'est séparé de son président Bernard Gaud pour le remplacer par Jacques Chanut, actuel président de la Fédération française du bâtiment (FFB), jusque-là chargé d'une mission sur cette réforme. Précisions.
Après le coup de balai en avril dernier, au tour du conseil d'administration de l'UESL-Action Logement, l'opérateur et financeur du logement social, de subir un changement. Ce dernier s'est en effet séparé de son président Bernard Gaud pour le remplacer par Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) jusque-là chargé d'une mission sur cette réforme. Elu pour un mandat de trois ans en septembre 2014, sur proposition du Medef, Bernard Gaud voit donc sa mission écourtée.
Pour rappel : à l'issue de longues négociations entre Medef-CGPME et cinq syndicats, le conseil d'administration de l'UESL-Action Logement s'était engagé le 9 avril à une réforme de l'opérateur et financeur du logement social. Les 20 collecteurs sont ainsi regroupés autour d'une seule entité : Action Logement. Le conseil d'administration de l'UESL-Action Logement au sein duquel siègent cinq organisations syndicales (CFDT, FO, CFE-CGC, CGT et CFTC) et deux patronales (Medef et CGPME), avait, en effet, finalisé les termes d'une réforme pour engager "la constitution d'un grand et véritable groupe Action Logement."
Non événement
Malgré tout, la gouvernance change aujourd'hui de dirigeant. Et Jacques Chanut devient ainsi le troisième président en 16 mois de l'UESL-Action Logement. Il a été "élu par le conseil d'administration d'Action Logement réuni mercredi soir", a précisé à l'AFP un porte-parole, sans fournir d'explications.
"J'ai décidé, pour des raisons strictement personnelles, de ne pas prendre le mandat qui m'était proposé, d'administrateur de la holding" qui pilotera bientôt Action Logement, a affirmé Bernard Gaud à l'AFP, sans davantage de précisions.
Collecteur unique
En mars dernier, Bernard Gaud avait lancé au pas de charge une réforme d'Action Logement, qui gère la participation des employeurs à l'effort de construction de logements (Peec) : le réseau actuel des CIL (Comités Interprofessionnels du Logement), les organismes qui collectent la cotisation des entreprises, doit laisser la place à un groupe à la gouvernance unique.
Cette réorganisation, qui suscite l'inquiétude des 4.122 salariés, selon des sources syndicales, vise à rendre l'utilisation de ces fonds "plus efficiente" et "plus juste", avait plaidé Benard Gaud au printemps dernier. Celui-ci avait lui-même remplacé Jean-Luc Monteil, démissionnaire le 9 juillet 2014, après seulement dix jours de mandat. Il était parti au terme d'un bras de fer avec le gouvernement, qu'il accusait de vouloir siphonner les fonds d'Action Logement pour financer le Pacte de responsabilité des entreprises.
De son côté, Jacques Chanut a qualifié son arrivée de "non-évènement" : "J'avais en charge la préfiguration de la réforme (dans le cadre d'une mission, ndlr). Il est assez logique que le Medef soit représenté par le responsable de sa Commission logement et mobilité professionnelle".
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A noter que Action Logement fera le point sur la réforme et ce changement de gouvernance, le 10 novembre prochain, a indiqué son porte-parole.
Historique du 1% logement jusqu'à Action Logement
Pour rappel, le "1 % Logement" correspondait, à l'origine, au versement par toutes les entreprises de plus de 10 salariés de 1 % au moins de leur masse salariale. Ce niveau a été ramené à 0,45 % depuis 1992. "Au total, à ce jour, Action Logement dispose de 4 milliards d'euros d'euros par an, dont 1,8 milliard d'euros collectés auprès des entreprises, nous avait détaillé Bruno Arbuet, président d'Action Logement. En 2014, ces recettes ont permis de proposer 460.000 prêts et de loger 67.000 personnes." A noter que les Comité interprofessionnels du logement sont passés de 120 à 20 entre 2009 et 2012. Solendi est le premier d'entre eux, avec sa puissante filiale HLM immobilière 3F, premier bailleur social de France, qui gère 200. 000 logements.