PROSPECTIVE. Le groupe "Réflexions Bâtiments Responsables Territoires" du Plan Bâtiment Durable sollicite les professionnels de l'immobilier et de l'urbanisme dans le cadre de sa réflexion intitulée "La ville, ça marche ? Le marcheur urbain face aux acteurs de la ville". Celle-ci s'intéresse au rôle et à la place du piéton dans notre environnement urbain futur, et propose à ce titre de développer trois démarches.
Quels pourraient être le rôle et la place du piéton dans notre environnement urbain futur ? C'est en partant de cette problématique que le groupe de prospective "Réflexions Bâtiments Responsables Territoires" (RBRT) du Plan Bâtiment Durable (PBD, rattaché au ministère de la Transition écologique) sollicite les professionnels de l'immobilier dans le cadre de sa réflexion intitulée "La ville, ça marche ? Le marcheur urbain face aux acteurs de la ville". Le groupe souhaite ainsi recueillir "des avis nuancés" qui complèteront ses travaux.
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Car si l'Homme se sert de ses deux membres inférieurs pour marcher depuis plusieurs centaines de milliers d'années, la figure du piéton, en tant que telle au sein de l'environnement urbain, a fait son apparition bien plus récemment. "Bouleversée à la fin du XIXe siècle par la vapeur, puis l'électricité et l'essence qui développent de nouvelles locomotions mécaniques, elle bénéficie d'un engouement renouvelé dans nos sociétés occidentales pour les modes dits 'doux' ou 'actifs'", souligne le PBD dans un communiqué. Des considérations médicales et sanitaires viennent qui plus est s'ajouter à cette perspective, puisque les professionnels de santé recommandent de marcher un certain nombre de pas au quotidien pour garder la forme.
Organiser les trajets urbains
Le groupe RBRT a déjà publié plusieurs notes à ce sujet : "Label pour éclairer la route au-delà de la Réglementation environnementale 2020" au printemps 2021 ; "L'immobilier, partie prenante de la mobilité renouvelée" en décembre 2021 ; et "Design économique" en février 2022. Avec cette nouvelle note, baptisée "Agir sur la fabrique économique des projets immobiliers et urbains pour les rendre plus vertueux", il propose des pistes de réflexion pour développer "la marchabilité" des villes et "cultiver" la relation qui lie marche à pied, espaces urbains et "chronotopie" de la ville - ce concept renvoie au fait que le lieu et le temps sont intimement liés.
Le groupe d'experts souhaite par ailleurs interpeller la commande publique et la commande privée sur la manière dont s'organisent les trajets urbains. "Il s'agit en outre de renforcer une approche globale du bilan environnemental intégrant le poids carbone du bâtiment et des mobilités en s'intéressant autant aux différents profils sociologiques des usagers qu'aux systèmes techniques", détaille le PBD.
Aspect économique
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L'institution veut donc travailler sur trois démarches : la manière dont commandes publique et privée peuvent se pencher sur la "ville des proximités" ; la place et le rôle du piéton dans un environnement urbain et la temporalité qui y est liée ; et enfin les déplacements des acteurs de la ville. Le tout devant bien sûr prendre en compte l'aspect économique "de la rue et de la composition urbaine des bâtiments".
Plus précisément, les auteurs de la note se demandent comment procéder pour que le contexte local soit pris en compte dans un processus qui serait malgré tout applicable à l'échelle nationale. De même, la question est de savoir comment concilier - surtout dans le contexte actuel - la hausse des coûts de production (matières premières, énergie...) avec l'évolution des coûts de financement, qu'il s'agisse des taux d'emprunt, de l'inflation ou de la valeur des actifs immobiliers. Autant de questions pour lesquelles les acteurs de l'immobilier et de l'urbanisme ont jusqu'au 3 juin prochain pour faire parvenir leurs contributions au ministère.