RÉNOVATION. Plusieurs acteurs publics et privés interpellent la ministre du Logement et le Premier ministre sur la dynamique de développement du service public France Rénov' dans les territoires. Ils demandent aussi une "garantie de moyens humains et financiers" pour ces structures dédiées à l'accompagnement des ménages dans leur projet de rénovation énergétique.

L'État doit permettre à France Rénov' de faire son travail correctement. Voici en substance le propos de plusieurs acteurs publics et privés qui appellent le Gouvernement à préserver la dynamique de développement du service public dédié à l'accompagnement des ménages dans leur projet de rénovation énergétique.

 

 

Le réseau Cler, la Flame (Fédération des agences locales de l'énergie et du climat), l'association Amorce, l'Anil (l'Agence nationale pour l'information sur le logement), ANPP - Territoires de projet (Association nationale des pôles territoriaux et des pays), la FNCAUE (Fédération nationale des conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement) et Soliha dénoncent, dans un communiqué commun, "une inégalité de mise en oeuvre du service public France Rénov' entre les territoires au 1er janvier 2025", qui risque, selon eux, de mettre en difficulté les professionnels du bâtiment.

 

Ils demandent par conséquent à la ministre du Logement Valérie Létard ainsi qu'au Premier ministre Michel Barnier d'être transparents "sur l'état réel d'avancement" et demandent une "garantie de moyens humains et financiers" à toutes les structures déjà en fonctionnement. Le collectif insiste notamment sur le rôle de service public de France Rénov' à l'heure de la lutte contre le réchauffement climatique et contre la précarité énergétique.

 

Des emplois et des compétences menacés

 

En soulignant que 70.000 dossiers de rénovations d'ampleur ont été déposés auprès de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) entre janvier et septembre 2024, ils assurent que "les Françaises et les Français ne se lanceront pas dans un projet de rénovation énergétique de leur logement sans un accompagnement gratuit, neutre, indépendant et de qualité, qui constitue en outre un rempart contre les fraudes".

 

 

Or, ces acteurs disent constater, au sein de leurs réseaux respectifs, que les pactes territoriaux de financement "peine[nt] à atterrir". Alors que le budget 2025 risque bien de faire l'objet d'un certain nombre de coupes, ils estiment que les collectivités "sont contraintes de faire des arbitrages dans leur budget et leurs partenariats", ce qui impacte par extension le conseil aux ménages pour leur projet de rénovation.

 

"C'est aussi un secteur de conseils en économies d'énergie et d'accompagnement neutre et indépendant qui est fragilisé. Sans visibilité, des emplois et des compétences sont aujourd'hui en suspens", avance encore le collectif. En conclusion, ce dernier redoute que la baisse des financements débouche sur une "mise en concurrence" des différentes structures plutôt que sur un renforcement de leur complémentarité.

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