ENQUÊTE. Malgré des mesures de sécurité exigeantes sur les grands projets d'infrastructure, force est de constater que tous les accidents ne peuvent être évités. Le but reste d'en limiter le nombre et la gravité. Mais aussi de tenter de mieux comprendre ce qu'il se passe sur le terrain, de tirer les leçons des incidents et accidents qui surviennent et d'améliorer constamment les dispositifs. Pour le bon déroulement de ces chantiers, et au-delà pour l'ensemble de la profession.


Paul Duphil, secrétaire général de l'OPPBTP, le répète souvent : "Les accidents sur les chantiers ne sont pas une fatalité !" Si la plupart ne sont que rarement médiatisés, les accidents graves ou mortels qui se produisent sur les grands chantiers d'infrastructure à l'inverse font souvent l'objet d'une "expression plus forte", remarque-t-il. Car ces projets ont une résonnance particulière, et se veulent exemplaires.

 

Cette expression en ternit souvent l'image, ainsi que celle des entreprises qui réalisent les travaux. C'est aussi et surtout "un traumatisme pour toute l'entreprise, pour les équipes du projet, et bien-sûr pour les proches", assure Bruno Magnin, directeur santé et sécurité au sein de Bouygues Construction. Plus largement encore, "c'est un drame sur tous les plans, souligne un patron dans une grande entreprise de BTP, avec qui Batiactu a échangé de façon informelle : au-delà de l'humain, c'est aussi une catastrophe concernant les délais, la bonne organisation du chantier et des équipes, etc." "Mais il faut tenter de regarder les débats qu'ils suscitent positivement, nuance Paul Duphil, car cela peut permettre de tirer des enseignements et de meilleurs usages pour l'avenir de la profession et de la prévention, d'amener les grands acteurs à réaliser des retours d'expérience de façon ouverte et lucide, sur les manquements comme sur les réussites."

 

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