Ce vendredi 11 septembre 2015, une grue de chantier mobile du chantier d'agrandissement de la Mosquée sacrée de la Mecque (Arabie saoudite) s'est effondrée sur l'édifice en faisant plus d'une centaine de morts et près de 400 blessés. Les conditions météorologiques seraient en cause mais des voix s'élèvent contre les travaux pharaoniques qui se feraient au détriment de la sécurité et du patrimoine.

Au moins 111 pèlerins ont été tués et 394 blessés ce vendredi 11 septembre 2015, lors de l'effondrement d'une grue mobile sur la Mosquée sainte (Masjid al-Haram) de la Mecque, le lieu le plus sacré de l'Islam. Le porte-parole des lieux sacrés d'Arabie saoudite (La Mecque et Médine), Ahmed ben Mohamed al-Mansouri, cité par l'agence saoudienne SPA, indique que l'engin est tombé à 17h10 "en raison de vents violents et de fortes pluies". Un membre du personnel de la mosquée, Abdel Aziz Naqour, déclare à l'AFP que le bilan aurait pu être encore pire "s'il n'y avait pas eu le pont Al-Tawaf" qui entoure la Kaaba et qui a amortit une partie de la grue.

Ben Laden aux commandes

La grue sur chenilles Liebherr, opérée par le groupe saoudien Ben Laden, était l'une des vingt installées sur le pourtour de la grande mosquée, en plein travaux d'agrandissement. Lancé en 2007, le chantier doit porter la surface de l'édifice à plus de 400.000 m² afin d'accueillir toujours davantage de pèlerins. Une nouvelle porte, nommée "Roi Abdallah" doit être construite ainsi que deux nouveaux minarets, portant leur nombre à onze, pour un budget global de plus de 10 milliards de dollars. En 2020, la mosquée devra être capable de recevoir 2,5 millions de visiteurs à la fois lors du grand pèlerinage annuel, le Hadj, qui se déroulera normalement cette année, le 21-22 septembre, malgré l'accident.

 

Si le prince Khaled al-Faiçal, gouverneur de la région, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer les causes de la catastrophe, certaines voix saoudiennes s'élèvent déjà pour dénoncer des travaux irresponsables. Irfan al-Alawi, de la Fondation pour la recherche du patrimoine islamique, estime que les autorités ont fait preuve de négligence : "Ils ne se préoccupent pas du patrimoine et ils se moquent de la santé et de la sécurité", a-t-il déclaré à l'AFP. La ville sainte est en perpétuelle évolution et se couvre d'édifices de plus en plus démesurés, à l'image de la Makkah Clock Tower de 600 mètres de haut, et du futur plus grand hôtel du monde. Une débauche de luxe qui agace une partie des croyants, à la recherche de plus de spiritualité.

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