Développé il y a 30 ans par l'américain Mike Reynolds, le concept des maisons « EarthShips » repose sur l'autonomie énergétique et sur le recyclage des matériaux. A Ger, en Normandie, c'est une maison en pneus et verre recyclés de 120 m² qui est a été construite en 2008, la première en Europe. Elle est aujourd'hui à vendre pour 133.000 €.

L'Earthship de Ger (Manche) est la première maison de ce type bâtie en Europe selon les principes définis dans les années 1970 par Michael E. Reynolds, un américain adepte du mouvement hippie. Il s'agit en fait d'habitations auto-construites, à moindre coût, qui respectent l'environnement. Le logement, auto-suffisant, doit s'intégrer au mieux dans la nature et utiliser des matériaux recyclés : pneus usés, bouteilles en verre, boîtes de conserve, canettes en aluminium… Les constructions reprennent également des techniques plus classiques comme le torchis ou l'utilisation de mortier.

 

Ainsi, pour l'Earthship normande, l'aventure débute en avril 2007 sous l'impulsion d'un sujet britannique. La maison, posée, ou plutôt enchâssée, dans un terrain de 1.292 m², doit comprendre une pièce de vie, trois chambres, un coin cuisine et une salle de bains. Mais l'originalité réside dans le mode de construction : les murs porteurs des façades nord, est et ouest, sont formés de piles de pneus usagés dans lesquels de la terre a été compactée et qui sont recouverts de mortier. A l'arrière de ces murs, une levée de terre jusqu'au niveau du toit permettra de conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. La façade sud, quant à elle, orientée précisément, se compose de baies vitrées inclinées formant une serre tout le long de la maison. Des rideaux permettent d'isoler les chambres pendant les nuits hivernales ou les chaudes journées estivales. Des ouvertures manuelles sont également pratiquées dans le plafond de la serre afin d'évacuer l'air chaud en été et de faire entrer de l'air frais. La maison, qui ne dispose d'aucun système de chauffage ou de refroidissement afficherait toute l'année une température de 20 °C.

 

Un mot d'ordre : autosuffisance
Earthship
Earthship © earthship biotecture
Les murs internes eux-aussi sont issus de matériaux de récupération : briques de canettes entassées et de bouteilles de bière sciées et scellées. Ils sont recouverts d'argile et d'un torchis. L'isolation à l'intérieur est réalisée avec du Métisse, un produit constitué de fibres textiles recyclées. Quant à l'énergie du logement, elle provient de panneaux solaires installés sur le toit et d'une petite éolienne plantée dans le jardin. Le toit métallique permet de récupérer les eaux pluviales qui sont stockées dans deux citernes et doublement - voire triplement - filtrées (pour l'eau de consommation). L'eau chaude sanitaire provient d'un chauffe-eau solaire de 160 litres. Des équipements à gaz permettent de faire la cuisine.

 

L'écoulement de l'eau grise (lavabo, douche) se déverse sur un plancher revêtu de caoutchouc parsemé de pierres, de sable et de terreau. Elle sert à l'arrosage de plantes comestibles qui poussent dans la serre, sélectionnées pour leur résistance aux insectes. L'eau est ensuite à nouveau pompée pour être utilisée dans la chasse d'eau des toilettes. Les eaux noires enfin, issues de la cuisine et des WC, sont évacuées vers un jardin extérieur où elles sont diffusées et purifiées. L'installation requiert donc également des produits d'entretien et des produits de soins corporels naturels, afin de respecter au maximum l'environnement. Les prochains propriétaires seront-ils prêts à adopter ce mode de vie singulier ?

 

La maison Earthship en chiffres :
• 750 pneus usagés ;
• 10.000 bouteilles de verre ;
• 2.000 canettes ;
• 2.000 watts solaires ;
• 400 watts éoliens ;
• 1.300 m² de terrain (6.000 €) ;
• 120 m² habitables (4 pièces, coût de 190.000 €) ;
• 133.000 € prix de mise en vente.

 

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