Dans le centre-ville de Toulouse se cache une maison bois singulière. Elle est constituée de plusieurs boîtes en porte-à-faux qui s'imbriquent les unes dans les autres et sont rythmées par un jeu de terrasses sur différents niveaux. Une architecture atypique qui découle des nombreuses contraintes auxquelles est assujettie la parcelle. Reportage.
Une parcelle minuscule située dans le dense centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne) et coincée entre un immeuble, des arbres et une piscine. Difficile d'imaginer un projet de construction dans ces conditions-là... Et pourtant, les architectes Hélène et Jérôme Bergès l'ont fait.
Contre toutes attentes, ils ont fait émerger une habitation d'une surface habitable de 130 m2. Une habitation baignée de lumière malgré sa position enclavée et qui bénéficie de plusieurs espaces extérieurs. Comment ont-ils réussi une telle prouesse alors que la parcelle présentait autant de contraintes ? Quels sont leurs secrets et leurs techniques ? Réponses en pages suivantes...
Un terrain issu d'une division parcellaire
A l'origine, la parcelle appartenait à un terrain plus grand qui a été divisé en deux. De cette division parcellaire a résulté un micro-terrain délimité, d'une part, par un immeuble et, d'autre part, par des arbres et une voie de garage. Sans oublier une piscine située au fond de la parcelle qui déterminait également, de fait, la limite de propriété. Et pour couronner le tout, le PLU interdisait de construire en rez-de-chaussée au-delà d'une bande de 4 mètres de largeur.
Construire dans un mouchoir de poche
A l'arrivée, Hélène et Jérôme Bergès ne pouvaient donc exploiter qu'une étroite bande de terre adossée à l'immeuble mitoyen. Il a donc fallu trouver des solutions pour optimiser au mieux le peu d'espace disponible. "Ce projet était un vrai exercice de style car le terrain est un mouchoir de poche", commente Hélène Bergès.
Une maison avec boîtes et porte à faux
Parmi les solutions trouvées par les architectes : des boîtes imbriquées les unes dans les autres permettant de dégager des vues malgré l'important vis-à-vis et de faire pénétrer la lumière à l'intérieur du logement. Autre astuce : la technique du porte-à-faux : la boîte supérieure installée côté rue déborde sur la boîte inférieure du rez-de-chaussée. Un léger décalage qui a permis de libérer de l'espace pour aménager une place de stationnement sur le côté de la maison.
Les terrasses, poumons de l'habitation
Le logement se décompose en deux parties - partie avant, côté rue, et partie arrière, côté jardin - constituées de plusieurs blocs qui sont reliés grâce à un jeu de terrasses aménagées sur plusieurs niveaux. Elles forment "le poumon" de l'habitation.
Habiter la tête dans les arbres
Le logement monte sur deux niveaux côté rue et seulement sur un, côté jardin avec, au milieu, une dent creuse formée par les terrasses. Le bâtiment s'est fait une place au milieu des arbres. Il en résulte une proximité très appréciée des propriétaires qui ont l'impression d'être littéralement au milieu de la nature.
Le socle du rez-de-chaussée en maçonnerie
Au rez-de-chaussée, appuyé contre le mur mitoyen, un étroit bâtiment maçonné qui abrite un W.C, un cellier, un atelier et une chambre agrémentée de sanitaires. Il sert de socle à la partie habitable qui a été construite en ossature bois.
Ci-dessus une photo du chantier.
Une circulation à choix multiple
Côté rue, ont été installés le salon et la chambre et côté jardin, la cuisine dont le toit a été transformé en terrasse. Cette dernière communique avec la terrasse intermédiaire centrale par un escalier aux marches ajourées et au garde-corps très léger. Elles sont également accessibles via une coursive depuis la chambre du deuxième niveau. "C'est une maison où l'on tourne beaucoup", s'amuse Hélène Bergès. "La circulation n'est pas à double sens mais à choix multiple", commente-t-elle.
Ci-dessus une photo de la cuisine. On peut remarquer que la vasque et la crédence sont en marbre.
Une terrasse potager
D'une surface de 17 m2, la terrasse située au dessus de la cuisine est destinée à devenir un potager.
Un escalier droit vertigineux
Au niveau de la façade, les architectes ont opté pour un bardage en douglas lasuré dont les lames sont orientées tantôt à la verticale, tantôt à l'horizontale. A gauche, elles sont posées à claire voie de manière à laisser passer la lumière à l'intérieur du logement. Derrière, un vertigineux escalier qui dessert le salon et la chambre. "L'idée était de faire quelque chose d'urbain et moderne qui arrive à se fondre dans le décor environnant des immeubles du 19ème siècle", indique l'architecte.
Ci-dessus une photo prise de l'intérieur qui montre que la lumière pénètre dans l'habitation tout en préservant l'intimité des occupants.
Chantier express
La construction a été très rapide, seulement trois jours pour mettre en place la structure bois. Un chantier express rendu possible grâce à la préfabrication en usine de tous les pans de murs. Une vraie source de satisfaction pour les propriétaires qui ont pu rapidement investir les lieux.
Fiche technique
Lieu : Toulouse
Programme : construction d'une maison d'habitation + espace de travail
Maître d'œuvre : Hélène et Jérôme Bergès (AB2 architecture)
Surface de la parcelle : 122 m2
Surface habitable (agence et habitation) : 130 m2
Terrasses : 35 m2 dont 17m2 de potager sur le toit
Jardin : 45 m2
Durée de construction : 4 mois - (Mai 2015 / Août 2015)
Programme : construction d'une maison d'habitation + espace de travail
Maître d'œuvre : Hélène et Jérôme Bergès (AB2 architecture)
Surface de la parcelle : 122 m2
Surface habitable (agence et habitation) : 130 m2
Terrasses : 35 m2 dont 17m2 de potager sur le toit
Jardin : 45 m2
Durée de construction : 4 mois - (Mai 2015 / Août 2015)