INSOLITE. Amateurs de biens immobiliers "chargés d'histoires", à votre chéquier : la villa Tric de Gambais (Yvelines) est à vendre. Ce pavillon au charme désuet sera à vous contre 450.000 €. Petit détail en plus : c'est dans la cuisine de cette maison qu'Henri Désiré Landru incinérait les corps de ses victimes…
La maison est discrète, cachée derrière une haie le long de la route départementale qui conduit de Gambais à Houdan, dans l'ouest de l'Île-de-France. Il pourrait même s'agir d'un anonyme pavillon datant de la fin du 19e siècle, comme il en existe des milliers. Pourtant la villa Tric est tristement célèbre : c'est là qu'Henri Désiré Landru, tueur de dames pendant la Première guerre mondiale, s'est débarrassé de certains corps en les découpant puis en les incinérant dans la cuisinière… Et cette maison de maître, avec cheminées de briques et toiture en ardoise, est aujourd'hui à vendre.
Qui pour oser habiter la maison de l'horreur ?
L'empoisonneur, qui se faisait passer pour un veuf ayant du bien, avait jeté son dévolu sur cette bâtisse cossue en 1915, après que les enfants d'une de ses premières victimes se soient rendus à sa première adresse, située à Vernouillet (Yvelines). La villa Tric présentait l'avantage d'être isolée, près de la forêt de Rambouillet et de disposer d'un vaste jardin de 6.000 m² où le meurtrier aurait fait disparaître une partie de sept corps différents. Confondu par la police en avril 1919, le tueur n'a jamais avoué. Mais des perquisitions menées sur place ont révélé de macabres découvertes : plus de 4 kg de débris d'os calcinés dont 1,5 kg d'origine humaine ainsi que 47 dents, correspondant à trois têtes, cinq pieds et six mains… D'après les spécialistes, les corps des malheureuses victimes étaient découpés, puis le tronc, les jambes et les bras étaient enterrés dans les bois ou jetés dans des étangs tandis que les têtes, mains et pieds étaient incinérés dans la cuisine de la villa.
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La demeure au triste pedigree fut pillée par la foule, l'affaire Landru ayant défrayé la chronique en 1920, puis vendue à un restaurateur qui la rebaptisa "Au grillon du foyer" et aménagea une partie de la bâtisse en musée… L'établissement ferma ses portes en 1940 et la maison fut vendue à des particuliers. Plus morbide encore, la cuisinière qui servit de pièce à conviction lors du procès a également été vendue à des collectionneurs : d'abord au directeur du musée Grévin et depuis à Laurent Ruquier, fasciné par le personnage et qui a écrit une pièce sur lui en 2005. Reste à savoir si l'animateur voudra débourser les 450.000 euros demandés pour se porter acquéreur des lieux du crime et replacer ainsi l'objet dans son emplacement d'origine pour… fêter le centenaire de l'affaire du Barbe-Bleue de Gambais ?