"L'évolution de l'emploi pâtit de la baisse de la croissance des marchés intérieurs" et d'une dégradation du solde extérieur des équipements, confirme l'étude de l'Ademe. Alors que les emplois directs liés aux marchés suivis avaient progressé de 9,4% en moyenne annuelle entre 2006 et 2009, leur croissance moyenne n'est plus que de 2,9% entre 2009 et 2012. "Stabilisés à environ 310.000 emplois ils ne progressent quasiment plus entre 2010 et 2012", souligne Thomas Gaudin. Et de nous préciser un point essentiel: "Cette année, nous évaluons ainsi à 310.000 'équivalents temps plein', le temps de travail mobilisé pour rendre possible l'ensemble des activités d'efficacité d'énergétique et celles liées aux énergies renouvelables. Il ne faut cependant pas confondre cette mesure ni avec celle du nombre de postes de travail concernés -qui est bien plus important en particulier dans le secteur du bâtiment- ni avec une estimation de créations nettes d'emplois ". Elle représente à peine 2.500 emplois équivalent à temps plein de plus qu'en l'an dernier.
Par ailleurs, alors que l'emploi dans les activités liées à l'amélioration énergétique des logements existants continue à progresser en 2011 et 2012 (+7,4% au total entre 2010 et 2012), l'emploi dans les activités liées au développement des énergies renouvelables (équipements et installation) baisse de 22% entre 2010 et 2012 et devrait se retrouver en 2012 à un niveau légèrement inférieur à celui de 2009.
Le photovoltaïque à la peine
Cette baisse s'explique par la réduction massive des emplois dans le solaire photovoltaïque -baisse estimée à 14.600 emplois, soit -47%, entre 2010 et 2012-, l'éolien et les pompes à chaleur, tandis que quelques domaines connaissent de légers progrès (biogaz et bois collectif).
En parallèle, les emplois liés aux marchés de l'amélioration énergétique dans les transports augmentent de 4,5% en moyenne annuelle entre 2009 et 2012 (contre +8,5% sur la période précédente). Leur croissance est pénalisée par la stagnation des emplois dédiés aux exportations de matériels ferroviaires et de véhicules particuliers de classe A&B, note l'étude. En revanche, les emplois liés à la réalisation des infrastructures de transport ferroviaire et de transports collectifs urbains ou à l'exploitation des nouvelles lignes de transports urbains progressent vivement (+11.000 emplois), ces activités étant particulièrement intensives en main d'œuvre, analyse l'Ademe.
Le BTP tire toutefois son épingle du jeu
"Dans ces conditions, la croissance de l'emploi (+92.500 sur la période 2006 - 2012) a surtout profité au BTP (+48 000) et à la distribution (+17.000), tandis que l'emploi dans les activités de fabrication diminuait légèrement sur la deuxième partie de la période, explique l'économiste de l'Ademe. Effectivement, cela a joué, dans certains cas un amortisseur de crise. Pour le secteur du BTP, il est important de souligner que cette étude comporte une limite: elle traite seulement des travaux de rénovation dans le résidentiel existant."
De plus, suite à la mise en place des systèmes de production d'énergie renouvelable, des chaudières à condensation et de la mise en service de nouvelles lignes de transports collectifs, les emplois dans la production des EnR, la gestion et la maintenance des systèmes et ou l'exploitation des transports augmentent régulièrement (+20.000 entre 2006 et 2012). En 2012, les deux tiers de ces emplois concernent encore la production de bois, de biocarburants et d'électricité hydraulique (80% en 2006), conclut l'Ademe.