PATRIMOINE. D'ici 2028, le marché aux fleurs de l'île de la Cité, au coeur de la capitale, va faire l'objet d'un chantier de modernisation. Mais la mairie doit encore arriver à convaincre la préfecture de police de piétonniser ses allées.

Présenté comme un havre de verdure "empoussiéré" au coeur de Paris, le marché aux fleurs de l'île de la Cité va faire l'objet d'un chantier de rénovation, a annoncé la mairie ce 26 mars 2024. Bâti dans les années 1920, en plein centre de la capitale, ce lieu offre paradoxalement l'image d'un site particulièrement surveillé, coincé entre la préfecture de police, le tribunal de commerce et l'hôtel de ville, et avec des éléments architecturaux jugés peu harmonieux : palissades, grilles, clôtures et autres extensions asymétriques.

 

 

Rebaptisé en l'honneur d'Elizabeth II depuis la visite de la souveraine britannique en 2014, le marché aux fleurs va donc enfin être modernisé sur la base d'un projet porté par la majorité de gauche au conseil de Paris, emmenée par Anne Hidalgo. "On a tranché", s'est ainsi réjoui l'adjoint communiste au commerce, Nicolas Bonnet-Oulaldj, lors d'un point presse.

 

Dans les jours qui viennent, la mairie va détruire trois cabanes situées sur le quai à proximité et considérées comme sans valeur puisque "construites dans les années 1990", a précisé le maire socialiste de Paris Centre (les quatre premiers arrondissements), Ariel Weil. Les six halles formant trois passages couverts vont ensuite être réhabilitées "quasiment à l'identique" et à tour de rôle, sur une période s'étalant du second semestre 2025 à 2028, a ajouté le premier adjoint, Emmanuel Grégoire.

 

Un chantier à 8 millions d'euros

 

Les 15 fleuristes encore présents sur le marché "pourront rester" le temps du chantier, chiffré à 8 millions d'euros, et à son issue, a assuré Nicolas Bonnet-Oulaldj, évoquant l'installation éventuelle d'un café ou d'un lieu de restauration. Ariel Weil a cependant prévenu que les commerçants devront renoncer aux pièces fermées construites sous la verrière centrale, "au milieu des halles", afin que celles-ci puissent retrouver leur lustre d'antan.

 

 

"Ça va nous supprimer une surface énorme", s'est inquiété Chantal Somenzi, âgée de 74 ans et présente sur le marché depuis 1977. "Ils ne perdront pas de mètres carrés", lui a rétorqué l'élu de Paris Centre, lequel entend compenser avec les emplacements libres et les allées piétonnisées.

 

Pour gagner de la place, la majorité d'Anne Hidalgo souhaite effectivement rendre les allées aux piétons. La mairie de Paris doit maintenant convaincre la préfecture de police de fermer à la circulation les deux voies situées entre les pavillons, et donc de supprimer les places de stationnement existantes. "Ce n'est pas encore fait", a admis Ariel Weil, qui anticipe un "bras de fer" sur ce dossier.

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