HABITAT DÉGRADÉ. Si elle a activé un important plan de résorption de l'habitat indigne entre 2002 et 2010, la Ville de Paris reste sur le qui-vive face aux immeubles présentant des signes de fragilité. En 2018, 245 immeubles étaient sous la surveillance des équipes techniques de la ville de Paris.

A Paris, le phénomène de l'habitat indigne est observé comme un volcan en sommeil. S'il est dormant, il peut toujours montrer quelques signes d'activité. Une étude parue en mai de l'Atelier parisien d'urbanisme révèle ainsi l'existence de 245 immeubles, surveillés de près par les services de la ville de Paris.

 

"Plus d'un millier d'immeubles insalubres ou dégradés ont fait l'objet d'un plan de traitement (…) mais cela ne signifie pas que Paris en a fini avec la question de l'habitat indigne", prévient l'Apur qui rappelle que 40% des logements parisiens sont centenaires.

 

Si ces immeubles sont dans le viseur de la direction de l'habitat et du logement (DLH) de Paris, c'est parce qu'ils "cumulent au moins trois types de difficultés et présentent un risque de dégradation de leur bâti". Présence trop importante de petits logements en location, arrêtés de péril ou arriérés conséquents sur les factures d'eau sont autant de critères qui interpellent l'Observatoire de la prévention de la dégradation des immeubles anciens, créé en 2012 et intégré à l'Apur.

 

Un phénomène qui concerne 1% des immeubles parisiens

 

Le phénomène est toutefois devenu minoritaire à l'échelle de la totalité du parc immobilier parisien (1% d'immeubles), et reste principalement cantonné à quatre arrondissements du nord-est. A commencer par le 18e arrondissement et les quartiers de la Goutte d'Or ou La Chapelle, mais aussi la zone bordant l'avenue de Flandre dans le 19e arrondissement ou le secteur des Epinettes entre Clichy et Saint-Ouen.

 

Mais sur le chiffre global de 245 immeubles présentant un risque de dégradation, 96 étaient déjà identifiés par les services concernés, et témoignent, entre 2015 et 2017, d'un recul des nouveaux signalements. L'Apur prône la prudence devant ces évolutions optimistes, et cite en exemple 42 copropriétés privés "qui ont fait l'objet du plan d'éradication de l'habitat indigne (2002-2010)" et qui sont encore dans le viseur de la mairie. Preuve que "malgré la réalisation de travaux d'amélioration aidés, ces copropriétés restent fragiles".

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