GRAND PRIX DU JURY. La Fondation Architectes de l'urgence a rénové et remis aux normes un foyer pour migrants, situé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), appartenant à l'OPH Seine-Saint-Denis habitat. Une opération qui a remporté le Grand prix du jury "Chantiers" aux Trophées de la construction Batiactu 2017.

Un ancien atelier mécanique appartenant à l'OPH Seine-Saint-Denis Habitat accueillait, depuis plusieurs années, 173 personnes, dont la plupart sans papier. Les conditions de vétusté étaient telles que la mairie de Montreuil craignait un sinistre. D'où le recours à la fondation Architectes de l'urgence, qui a ainsi procédé à la réhabilitation du lieu de manière préventive. "C'est un projet particulier pour nous, car nous n'avons pas construit, mais remis aux normes", nous explique Alice Moreira, de la fondation. "La mairie de Montreuil voulait éviter une catastrophe, et nous avons sécurisé le bâtiment."

 

Le budget était contraint : 171.700 euros pour une surface de plancher de 1.000 m² dont 660 m² bâtis et 250 m² de mezzanines. "Les différentes expériences de notre fondation dans le domaine démontrent clairement qu'il est possible de transformer des bâtiments vacants pour en faire des abris acceptables sans que cela ne soit luxueux, pour un coût avoisinant les 1.500 euros par personne, comme c'est le cas ici", explique la fondation. Les travaux généraux ont été réalisés par une équipe de trois salariés en situation régulière embauchés parmis les bénéficiaires - les travaux spécialisés, eux, ont été effectués par des entreprises "classiques". Des bénévoles issus du collectif des Sorins ont aussi mis la main à la pâte.

 

Une méthode reproduisible ailleurs

 

Pour Architectes de l'urgence, organisation non-gouvernementale créée en 2001, la méthode appliquée ici est reproduisible dans d'autres circonstances. L'un des principaux choix techniques de la fondation, sur l'opération de Montreuil, a été d'avoir recours à des tissus techniques incombustibles (fabriqués en France) pour sécuriser les lieux, tout en garantissant davantage d'intimité et de salubrité pour les occupants. L'électricité a également été remise aux normes, ainsi que les systèmes de chauffage et de ventilation. Des voies d'évacuation ont été créées. "L'occupation de locaux dans des conditions d'insalubrité et d'insécurité, par des réfugiés est un phénomène de plus en plus répandu", rappelle la fondation.

 

Découvrez, dès la page 2, la suite de l'article.

actionclactionfp

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
Le chantier a, dans la mesure du possible, été réalisé en collaboration avec certains de ceux qui en bénéficieraient.

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
L'intervention de la fondation a amélioré les conditions d'intimité dans le foyer, ainsi que le compartimentage des lieux et leur salubrité. Pour autant, les Architectes de l'urgence rappelent qu'il s'agit d'un abri ponctuel, et non d'un logement.

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
La plupart des interventions d'Architectes de l'urgence se font à l'étranger, à la suite de catastrophes naturelles ou de conflits. "Nous participons à la reconstruction de toutes les infrastructures et des logements nécessaires à la reprise de la vie dans les meilleures conditions", nous informe Alice Moreira.

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
Les dernières zones d'activité les plus importantes d'Architectes de l'urgence ont été Haïtï (séisme de 2010 puis ouragan en 2016), les Philippines (typhon de 2013) et le Népal (séisme de 2015).

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
"Nous essayons d'inclure dans nos intervention un pan formation, de manière à laisser du savoir-faire derrière nous", explique Alice Moreira.

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
La fondation travaille le plus souvent avec des personnes en volontariat de solidarité internationale ou avec des CDI expatriés. Sur l'année 2016, la fondation a dénombré 25 à 30 professionnels expatriés, et une centaine de salariés.

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
La fondation fonctionne à partir de dons et de financements d'autres ONG (telles que Caritas, Chaîne du bonheur ou encore WHH). "Nous obtenons également des fonds publics du gouvernement français et de l'Union européenne", nous explique Alice Moreira.

Projet Papillon, Montreuil - Architectes de l'urgence

Projet Papillon - Architectes de l'urgence
Projet Papillon - Architectes de l'urgence © Architectes de l'urgence
D'après la fondation, le budget de 1.500 euros par personne obtenu dans le cadre de cette opération est plus intéressant financièrement, pour les pouvoirs publics, que de payer des nuits d'hôtel à 40-50 euros pour chaque migrant.