A La Défense, la Grande Arche troque son marbre contre du granit

A cela s'ajoute un problème de taille : la décohésion du marbre de Carrare en façade et ce depuis 1992 : "A l'époque du concours, l'on pensait que ce matériau tiendrait des années. Et au fur et à mesure, avec le gel, le dégel et les différentes intempéries, le monument a vu son marbre se détériorer", explique Etienne Bos, responsable du projet Grande Arche pour le groupe Eiffage, en charge de la restauration. En clair, le marbre s'effrite et commence à tomber.

Impossible donc de ne pas lancer des travaux sur les parements du monument. En janvier 2015, un prototype de façade a été réalisé et présenté aux ministères de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, propriétaire d'une partie du lieu et aux ayants-droits. Pour remplacer le marbre, le choix s'est porté sur du granit beetle white, provenant de carrières américaines, et souvent utilisé sur les temples mormons. "Ce matériau offre une lumière intéressante. Et nous avons fait appel à l'architecte Paul Andreu, qui a achevé le bâtiment, pour valider cette option", note Etienne Bos.

Pour effectuer ces travaux, des outils spécifiques seront employés, pour la restauration de la façade, l'entreprise utilisera un bi-mât sur les pignons. En façade toujours, et plus particulièrement sur la façade nord, paroi sud, il est prévu de changer les ouvrants, les châssis, et d'habiller la tôle, et de nettoyer l'aluminium.

Au programme également : l'amélioration de l'accessibilité (mise en place de garde-corps, marche anti-dérapante) ; le hall d'accueil ; les espaces bureaux, notamment leur circulation et leur lumière.

Enfin, dernière intervention et pas des moindres : la revalorisation du toit inaccessible depuis quelque temps. L'idée ? Concevoir un belvédère et un pont promenade par des ascenseurs panoramiques remis en fonctionnement.

Les travaux réalisés par les équipes d'Eiffage ont débuté le 5 janvier dernier par des étapes de curage et de désamiantage, avant de pouvoir attaquer les étapes de façades et de tympan. Une grue de 16 mètres de haut sera déployée sur le toit pour son aménagement.

De nombreux équipements et une organisation particulière doivent permettre de tenir un calendrier serré puisque la livraison est prévue pour le 30 décembre 2016 : "Chaque jour de retard, c'est 100.000 euros de pénalités", précise Etienne Bos, qui affiche donc une détermination à achever le projet dans les temps.

Actuellement, seule la réfection de la paroi sud et de la toiture est programmée, c'est-à-dire les lots appartenant au ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie et au ministère du Logement. Le reste du site appartenant à d'autres propriétaires. Néanmoins des négociations sont en cours.

Groupement conception-réalisation : groupe Eiffage associé à Valode & Pistre Architectes
Montant des travaux : 192 millions d'euros pour le bail emphytéotique
20 ans de bail emphytéotique admninistratif
Début des travaux : 5 janvier 2015
Fin des travaux : 30 décembre 2016

En toiture, une promenade doit permettre de profiter pleinement de la vue et du ciel parisien.

Le cabinet Valode et Pistre a imaginé une promenade en toiture en plein coeur de celle-ci. Des espaces de détente et de restauration sont au programme.