Pierre Gosnat, député-maire d’Ivry-sur-Seine (94), grogne contre les mobiles-homes pour SDF installés sur sa commune. Il proteste notamment contre l’allongement à cinq ans de leur autorisation à rester sur place.

Député-maire d'Ivry, Pierre Gosnat s'insurge que l'on autorise les SDF logeant actuellement dans des mobile-homes installés sur sa commune, à rester cinq ans. Il estime en effet que cette solution n'est pas la bonne et qu'elle pourrait créer «des ghettos à la périphérie des villes».

Pierre Gosnat a cherché à replacer les éléments dans leur contexte. Il a notamment rappelé que les mobile-homes avaient été à l'époque implantés suite à une décision unilatérale du gouvernement De Villepin. Ce dernier aurait profité selon le député-maire d'Ivry «de l'émoi qu'avait suscitée l'affaire du canal Saint-Martin», pour installer ici les SDF.

Alors que ceux du canal Saint-Martin bénéficiaient de tentes, les SDF d'Ivry étaient installés dans des mobile-homes, qui forment à présent un véritable village, en périphérie de la ville. Pierre Gosnat a par ailleurs rappelé que l'ancienne ministre de la Cohésion sociale, Catherine Vautrin, s'était alors «engagée formellement» sur l'aspect provisoire des installations.

Le délai s'allonge d'un à cinq ans
Initialement prévus pour disparaître au bout d'un an, les mobile-homes viennent donc d'être reconduits pour au moins quatre ans de plus. De quoi susciter la colère des riverains qui y voient une menace à leur sécurité, associant machinalement mobile-homes et insalubrité.

Pierre Gosnat attend pour l'instant une réponse au courrier qu'il a adressé à l'actuelle ministre du Logement, Christine Boutin. Le responsable du village, Jacques Deroo a confirmé pour sa part l'information publiée dans la presse selon laquelle les mobile-homes installés en mars dernier accueilleront les SDF au moins cinq années durant. L'implantation d'une soixantaine d'autres villages semblables aurait aussi été évoquée.

Cette solution est pour Pierre Gosnat «une fausse piste qui maintient les gens dans un lieu de marginalisation» qui pourrait «nous ramener à une époque qu'on croyait révolue, celle des bidonvilles en créant des ghettos à la périphérie des villes». Il a ajouté que sur les quelques 100.000 SDF en France, environ 40 % ont un contrat de travail, arguant que «le seul obstacle au logement, ce sont les loyers trop élevés».

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