REPORTAGE. L'immeuble en terre crue au sud de Paris que Batiactu avait visité en chantier, l'an passé, vient d'être livré. Visite de ce projet en images.
"C'est le premier immeuble en briques de terre crue d'Île-de-France", annonce Pascal Thomas. L'architecte associé au sein de l'agence Toa Architectes montre d'un geste le nouvel immeuble de l'éco-quartier Victor-Hugo. Dans cette nouvelle zone de Bagneux, aux portes de Paris, d'autres édifices, en briques porteuses ou en bois CLT, ont poussé. La résidence devant laquelle se trouve l'architecte a été baptisée "Terre & Ciel", et est portée par le promoteur Gambetta. Ce bâtiment de 42 logements, livré en avril 2024, fait figure de démonstrateur.
"L'ambition du promoteur et de notre agence était de mettre en œuvre un matériau éco-responsable et géosourcé dans cette Zac", témoigne Pascal Thomas, lors d'une visite de presse en avril dernier. "L'édifice propose une reconnexion à la terre, source inépuisable de bien-être et de sens. Naturelle et disponible, la terre crue présente un bilan carbone très faible et est recyclable à l'infini. Sa capacité à réguler l'hygrothermie des espaces valorise le confort de vie de l'habitat."
Près de deux années de travaux ont été nécessaires pour réaliser cette opération à 4,9 millions d'euros. Lors de sa phase de construction en 2023, Batiactu avait pu visiter ce chantier avec la coopérative Les Grands Moyens, constructeur de façades et cloisons sur ce projet. Celle-ci s'était montrée exemplaire sur le plan social, en adoptant la semaine de quatre jours pour ses ouvriers, l'égalité salariale, une hiérarchie horizontale et l'embauche d'une majorité de femmes ouvrières. Son objectif est de "rendre le secteur du Bâtiment plus écologique et égalitaire", selon les mots Adrien Poullain, co-fondateur des Grands Moyens, interviewé l'an passé. À travers cette opération, le constructeur a souhaité prouver qu'une alternative "convaincante" à la bétonisation existe, "malgré les obstacles normatifs, économiques et culturels".
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