Le groupe Eiffage a fêté la fin de la construction des piles du viaduc de Millau, futur plus haut pont du monde, qui devrait être livré dans les délais, en janvier 2005.

Chefs du projet, ingénieurs et édiles locaux s'accordent pour proclamer que les délais de ce chantier prévu pour 39 mois seront tenus. Le premier coup de pioche avait été donné en octobre 2001. En janvier 2005, l'ouvrage, savant
dosage d'acier et de béton, devrait être ouvert à la circulation.
«Nous sommes pour l’instant en ligne. Les lançages vont se succéder environ toutes les quatre semaines et le 1er juillet devrait avoir lieu la rencontre des deux parties du tablier en dessus du Tarn», a indiqué Marc Legrand, directeur de la Compagnie Eiffage du Viaduc de Millau. Ce patron heureux a profité d’une cérémonie symbolique, mardi 9 décembre, pour rendre hommage à Jean-Pierre Martin, directeur du chantier et à son équipe. Marc Legrand les a notamment remercié pour leurs journées passées à travailler sur le chantier - les 1er et 11 novembre - afin de rattraper le temps perdu à cause de l’occupation du site par des manifestants (voir à lire aussi).
Les traditions étant encore très fortes dans la construction, un olivier a été planté au sommet de la dernière des 7 piles (P3). Cet arbre a ensuite été offert par Jean-Pierre Martin à la ville de Millau afin qu’il soit planté dans l’un des jardins publics.

En 21 mois, ce sont plus de 85.000 m3 de béton qui ont été coulés. Place désormais à la phase la plus spectaculaire des travaux : la mise en place du tablier d'acier.
Quatre fois plus léger qu'un tablier en béton, mais pesant néanmoins 36.000 tonnes, soit l'équivalent de cinq tours Eiffel, 70 TGV ou 42.500 voitures... cet imposant serpent d’acier sorti des usines d’Arcelor avance centimètre par centimètre depuis plusieurs mois.

Précédé d'un avant-bec rouge vif, le tablier est soulevé de deux centimètres par des vérins hydrauliques, puis poussé de 60 cm avant d'être reposé. 64 translateurs disposés sur le parcours participent aux opérations de "lançage", dont la synchronisation est assurée par ordinateur. La hantise des
ingénieurs et que le reptile d'acier pique du nez à l'accostage d'une pile ou qu'il provoque par frottement un déplacement horizontal des piles.

La jonction (clavage) des deux sections du tablier, qui serpentent l'une vers l'autre des deux côtés du Tarn depuis le printemps dernier, est prévue pour juillet prochain. Il ne restera plus alors que la chaussée à réaliser, les voies à matérialiser et l'habillage du pont à terminer.

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