Tous les matériaux proviennent d'un rayon de 150 kilomètres autour du Costil. Conséquence ? "Nous n'avons presque pas été impactés par la pénurie de matériaux", se félicite Raphaël Walther, membre de la coopérative. Les briques datent du XIXe siècle. Elles ont servi de point de départ de cette rénovation. "Ce n'est pas écologique d'acheter des briques neuves, mauvais bilan carbone", juge Mathis Rager. Le projet de restauration du patrimoine a utilisé le liège de réemploi, fabriqué à partir de bouchons de vin broyés, comme isolant pour les pieds de murs, sensibles à l'humidité.
La terre crue provient, elle, du site, et a servi pour les enduits et quenouilles. "La quenouille, c'est le remplissage du plancher avec des bouts de bois. Nous avons coupé les rejets des arbres de la forêt voisine. Nous avons mélangé le bois à de la terre et les avons laissés tremper. La quenouille est le système le plus performant pour garantir un confort acoustique" des planchers, déclare Raphaël Walther.
Le chanvre, transformé en circuit court avec de la terre, permet d'obtenir 30 centimètres d'isolant pour l'ensemble des murs de la maison. La toiture est, elle, en laine de chanvre. Une entreprise locale récupère des menuiseries de fenêtres et les transforme en chêne de réemploi, qui sert au revêtement de sol. Le châtaignier, brut, est utilisé pour le bardage en ganivelles, constituant la seconde peau de la maison. Ce bardage joue le rôle de pare-soleil, de protection aux intempéries, et d'ornementation du bâti. 90% de l'ossature de la charpente est composée de pin douglas, qui vient d'un rayon de 20 kilomètres. Quelques parties exposées sont en chêne.