"Artisans en colère… Artisans en colère…" ou encore "Laissez-nous travailler et embaucher". A l'appel de la CAPEB nationale, près de 400 artisans du bâtiment ont défilé, vendredi matin à Paris devant l'Assemblée nationale. Venus des quatre départements de l'Ile-de-France, ils ont exprimé leur désarroi. Précisions et réactions.
Attendue dans le secteur depuis quelques semaines, la manifestation à l'appel de la CAPEB nationale a fortement mobilisé, ce vendredi 18 janvier, les artisans du bâtiment dans toute la France. A Paris, le froid glacial n'a pas empêché les 400 artisans venus des quatre départements de l'Ile-de-France, mobilisés sur la place Edouard Herriot devant le Palais-Bourbon à scander une kyrielle de slogans.
"Artisans en colère… Artisans en colère…" ou "laissez-nous travailler et embaucher", ou encore plus fortement "Bâtiment dans la rue, Hollande, tu es foutu", ont été tonnés à quelques reprises au cours de la matinée par les artisans franciliens.
"Nous sommes contents d'avoir pu mobiliser autant de nos confrères sur Paris, car ce n'est pas forcément évident d'organiser une manifestation dans la capitale", nous explique Jean-Claude Chauvet, secrétaire général Grand Paris de la CAPEB. Il fallait se faire entendre car les difficultés que rencontrent nos différents corps de métier sont trop nombreuses : carnets de commandes vides ; chantiers qui se raréfient ; trésoreries à leur niveau le plus bas ; banques frileuses, concurrence étrangère déloyale. Sans oublier les auto-entrepreneurs qui plombent le moral de nos artisans."
Les auto-entrepreneurs, en effet, dans le viseur
Les artisans voient, en effet, d'un très mauvais œil l'auto-entreprenariat qui représente une "concurrence déloyale" selon eux. Ils souhaitent purement et simplement que le secteur du bâtiment soit exclu de ce régime afin de protéger les consommateurs des auto-entrepreneurs qui n'ont pas d'assurance professionnelle mais aussi pour lutter contre "le dumping social qui crée une nouvelle forme de précarité".
Et les perspectives, les artisans ne les voient pas sous les meilleurs auspices notamment en raison des 202.000 artisans - travailleurs indépendants - exclus du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE); des récentes mesures budgétaires pour 2013 alourdissant leurs charges ; et de la vraisemblable hausse de la TVA à 10 %.
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