Les troisièmes Etats généraux du diagnostic immobilier se sont tenus les 21 et 22 janvier derniers, sous l’égide de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi). Conférences, débats et tables rondes ont tenté de faire avancer les choses, notamment en matière de crédibilité du diagnostic auprès des particuliers, encore frileux sur la question. Détail des points abordés.

Lors de ces Etats généraux, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré son soutien à la profession de diagnostiqueur immobilier, «cruciale pour la réalisation des objectifs du Grenelle de l’environnement». Elle a rappelé qu’un million de diagnostics de performance énergétique (DPE) avaient été réalisés depuis leur entrée en vigueur, le 1er novembre 2006.

Le DPE, un document d’information sur la quantité d’énergie consommée par une maison, permet l’étiquetage des biens immobiliers selon leur consommation d’énergie et leur niveau d’émission des gaz à effet de serre. Mais beaucoup reste à faire, quand on sait que 61 % des logements français ont été construits avant 1975 et consomment en moyenne 400 KWh/m2/an.

Crédibilité
Parmi les propositions faites lors de ces rencontres interprofessionnelles, visant à renforcer l’image du diagnostic, il a été suggéré que la validité du DPE soit ramenée à cinq ans, au lieu de 10 actuellement. Ce qui devrait permettre de crédibiliser encore plus le dispositif, qui se veut «un outil incitatif». En effet, une évaluation tous les cinq ans offre une meilleure fiabilité en matière de diagnostique.

Tout le défi qui se pose consiste à faire comprendre aux particuliers où est leur intérêt à jouer le jeu du diagnostic. Selon la Fidi, le DPE est aussi «un moyen pour inciter les propriétaires de mettre en chantier des projets d’amélioration et de rénovation du bâtiment». Autrement dit : prendre en considération les conclusions d’un diagnostic pour réaliser en conséquence des travaux visant à améliorer les performances énergétiques d’une maison. Et sur ce terrain là aussi, beaucoup reste à faire.

Fiabilité
La Fidi propose en outre de faire évoluer l’étiquette énergie, jugée trop figée, pour «récompenser les efforts accomplis par les propriétaires». Bien souvent en effet, ces étiquettes «ne permettent pas de changer de catégorie». Dans ce sens, la Fidi souhaite aussi que «la fiabilité des méthodes de calcul du DPE soit améliorée» et enfin que «des recommandations plus pertinentes en résultent, réellement adaptées à chaque situation». Ces recommandations standards sont en effet jugées «trop générales pour intéresser le propriétaire», selon la Fidi.

Quoi qu’il en soit, «la relation de confiance entre le diagnostiqueur et le client est essentielle», note Stéphane Prouzeau, vice-président de la Fidi. Les acteurs du secteur proposent ainsi la création d’une fiche d’historique du bien, qui aurait pour avantage de «bien informer les propriétaires, mais aussi les occupants». Tous s’accordent sur la nécessité d’aller plus loin dans le diagnostic et de «travailler sur un document global qui aurait pour principal intérêt de hiérarchiser les travaux à engager en y ajoutant de la cohérence».

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