LOGEMENT. A l'occasion de la 4e convention annuelle d'Action logement, près de 31 territoires issus des quatre coins de France ont signé des conventions « Action cœur de ville » avec l'Etat. A la clé : la revitalisation de 222 centres-villes et centres-bourgs, portée par un plan national financé en grande partie par Action logement.
Alors que se sont ouvertes ce mardi les portes du Salon des maires marqué par l'absence du président Macron et un blues des édiles, la 4e convention d'Action logement a apporté un lot de consolation aux quelques 31 élus qui ont eu à signer une convention "Action cœur de ville".
Au cours d'une matinée de débats, les échanges ont notamment porté sur le besoin urgent de construire, ou la réflexion sur la ville de demain, à la fois connectée, durable et inclusive. Mais c'est sur l'intérêt du territoire que les inquiétudes se sont les plus portées, les élus craignant d'être peu à peu écartés de leurs compétences en matière de logement.
Projets portés par les élus locaux
Mais pour le ministre du Logement Julien Denormandie, la démarche "Actions cœur de ville" est la preuve même "que rien n'a été imposé aux territoires, et que les projets ont été portés par les élus locaux". Avec un objectif de 222 villes moyennes signataires, le ministre de la ville et du logement n'a pas caché sa fierté d'être passé "d'un pari fou", à "un véritable succès", annonçant que "les signatures sont quasiment finalisées".
Souhaitant convaincre son audience que "la politique publique du logement doit être profondément territorialisée", Julien Denormandie a concédé un mea culpa sur les précédentes politiques gouvernementales dans le secteur du logement. "Depuis des années, nous avons construit ici et là, sans jamais se poser la question de l'existence d'interconnexions en matière de mobilités, et de construire là où cela est nécessaire au regard des bassins d'emploi".
Le zonage, « grand drame » de Julien Denormandie
Quitte à donner un coup de pied dans la fourmilière, Julien Denormandie a dit vouloir "en finir avec le zonage" lors d'un point presse suivant son discours de clôture, comme le rappelle l'AFP. "Le grand drame pour un ministre du Logement que je suis, c'est que vos politiques publiques sont définies par une France découpée en 5 zones (…) qui font que vous avez de mêmes outils pour faire un même aménagement du territoire alors que vous pouvez avoir des problématiques différentes sur un même zonage", lançait le ministre, désolé, face à l'auditoire.
Pour passer outre ces délimitations territoriales, le ministre du Logement a vanté les mérites de l'avantage fiscal visant à rénover l'habitat ancien, adopté par l'Assemblée nationale le 9 novembre dernier. "Pour la première fois, ce dispositif fiscal ne sera pas territorialisé en fonction des zones", a plaidé Julien Denormandie. Cette mesure incitative, qui a pour objet de stimuler la rénovation des centres villes dégradés bénéficiera aux villes signataires d'Actions cœur de ville, et qui ont engagé une opération de revitalisation du territoire.