Le fournisseur national d'électricité avoue avoir privé quelque 30.000 usagers défavorisés du tarif social dit de première nécessité (TPN) mis en place en 2005.

EDF est aujourd'hui pointé du doigt pour n'avoir pas appliqué le tarif de première nécessité (TPN) à quelque 6.000 foyers défavorisés. C'est un article du quotidien Le Parisien, en date de lundi, qui révèle l'affaire et épingle le fournisseur d'énergie national.

 

Créé par le gouvernement Jospin en 2000, mais mis en place seulement en 2005, le tarif de première nécessité permet aux titulaires de la Couverture médicale universelle complémentaire (CMUC) de bénéficier d'une réduction de 30 à 50% sur une partie de leur facture d'électricité. Mais Le Parisien indique que seuls 20% des trois millions de bénéficiaires auraient obtenu le TPN. Pire encore, le nombre de bénéficiaires aurait chuté de 940.000 à 650.000 entre fin 2009 et mi-2010. Un document du médiateur national de l'énergie en date du 30 août vient ainsi confirmer les dires du quotidien. Après avoir ouvert une enquête suite à un nombre croissant de plaintes d'usagers, il reproche à EDF d'avoir refusé d'accorder le tarif social aux consommateurs les plus pauvres.

 

Réponse de l'accusé : EDF déclare qu'il va rectifier les choses et reconsidérer sa position. Parallèlement, il estime que la baisse du nombre d'ayants-droits vient des usagers eux-mêmes, pour qui demander à bénéficier du TPN se révèlerait être un « véritable parcours du combattant » selon les termes de l'UFC-Que Choisir. En outre, d'aucuns soupçonnent EDF d'avoir détourné ou interprété le décret quant au calcul du montant du TPN. Celui-ci doit en effet se faire sur la base d'un abonnement simple ou heures creuses et pleines et d'une puissance maximale de 9 Kilovoltampères (kVa). D'après Le Parisien, EDF aurait décidé d'exclure du TPN les usagers ayant souscrit un abonnement plus cher de type Tempo ou d'une puissance supérieure à 9 kVa. Même si, selon le médiateur, ces options ne conditionnent pas l'obtention du TPN.

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