CONJONCTURE. D'après les prévisions de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), l'année 2019 devrait se solder par une maigre croissance, et une légère baisse dans le neuf.
Si la croissance continue d'être honorable dans le secteur de l'artisanat du bâtiment début 2019, l'année devrait se solder par une maigre amélioration au global. C'est le constat de la Capeb, qui a effectué un point presse sur le sujet ce 17 avril 2019. Ainsi, au premier trimestre, l'activité a augmenté de +2% (3% dans le neuf, +1,5 dans la rénovation et +1,5% dans la rénovation énergétique. "C'est le treizième trimestre consécutif de croissance pour notre secteur", se félicite Patrick Liébus, président de l'organisation. "Mais nous constatons une baisse d'activité, dans le neuf notamment, alors même que les taux restent très intéressants."
Des clients inquiets
Marque de ce recul, une baisse régulière des carnets de commandes depuis le plus haut à juillet 2017 (94 jours) jusqu'à aujourd'hui (75 jours). "Les clients peuvent être inquiets, notamment au vu de ce qu'il s'est passé par rapport au mouvement des gilets jaunes", analyse le président. "On espère que des annonces négatives du président de la République sur le Crédit d'impôt pour la transition énergétique ou la TVA réduite ne viendront pas assombrir le tableau."
Un point d'alerte sur lequel les artisans du bâtiment ont particulièrement insisté est celui des retards de paiement et des besoins en trésorerie. "J'alerte les pouvoirs publics : 61% des entreprises déclarantes affirment avoir un besoin de trésorerie supplémentaire. Et les délais de paiement ne sont pas toujours respectés : nos clients nous payent parfois jusqu'à 75 jours. Nous devons revoir les règles du cahier des clauses administratives générales (CCAG) et lutter contre les délais cachés. C'est une question vitale."
"Pour garder une main-d'œuvre qualifiée, nous avons maintenu les salaires"
En matière d'emploi, celui-ci a augmenté de +1,9 au quatrième trimestre 2018 (0,6% tous secteurs confondus, source Insee). "Il est dommage que le sujet de l'emploi n'ait pas été abordé durant le grand débat", regrette Patrick Liébus. "De nombreux postes sont à pourvoir dans notre secteur, et d'un autre côté Pôle emploi nous dit que des centaines de milliers de chômeurs cherchent à travailler dans le bâtiment. Il y a une incohérence. Nous devons aujourd'hui relancer la mécanique de l'emploi." La Capeb souhaite à ce propos tordre le cou à ce qu'elle considère être une idée reçue : les bas salaires dans le bâtiment. "Sur la période 1998-2017, les salaires dans nos métiers ont augmenté de 53%, contre 45% tous secteurs confondus. Pour garder une main-d'œuvre qualifiée, nous avons maintenu les salaires", réagit Patrick Liébus.
Qu'en sera-t-il en 2019 ? En matière d'activité, la Capeb prévoit un timide +0,5% (-0,5% dans le neuf, +1% dans l'entretien-amélioration).