PROFESSION. L'industrie française des fils et câbles électriques et de communication, représentée par le syndicat Sycabel, affiche des résultats satisfaisants pour 2018 : son chiffre d'affaires a progressé de 9%, pour frôler les 2,7 milliards d'euros. Les perspectives pour 2019 demeurent cependant mitigées.
En 2018, les adhérents du Sycabel (Syndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication) n'ont pas perdu le fil : avec un chiffre d'affaires en progression de 9% qui frôle ainsi les 2,7 milliards d'euros, le secteur est parvenu à maintenir son activité. Ceci dit, les résultats sont contrastés suivant les segments de produits et les secteurs économiques. S'agissant de la répartition du chiffre d'affaires global de l'année 2018, on retiendra que les câbles de communications (y compris les fibres optiques) et que les câbles d'énergie (pour l'industrie, la construction) s'octroient chacun une part de 28%, talonnés par les câbles de réseaux d'énergie à 21%, puis les matériels de raccordement à 13%, suivis par les câbles sous-marins à 8% et enfin les conducteurs nus à 2%.
Les câbles de communication et les fibres optiques en très bonne forme
Sur la base d'une analyse des répartitions de ventes étalée sur 9 ans, le Sycabel est en mesure d'expliciter quelques tendances de fond. Par exemple, les réseaux d'énergie accusent une décroissance constante, passant de 26 à 21%. Les câbles pour l'industrie et la construction subissent également d'importantes variations à la baisse, oscillant entre 38 et 27%. A l'inverse, les câbles de communication poursuivent leur hausse, passant de 15 à 28%. En termes de volumes, le syndicat a constaté que la production globale de câbles (hors équipements sous-marins et pour fibre optique) s'équilibrait d'une année sur l'autre et atteignait 328.000 tonnes tous produits confondus. Un niveau toutefois en chute de 20% par rapport à la période 2010-2013. Le tonnage des matériaux conducteurs livrés en câbles à âmes métalliques se rétracte pour sa part de 1,7%, soit 214.000 tonnes. Parallèlement, les volumes de fibres optiques mises en câbles (toutes familles confondues) décollent de 34% sur un an, dépassant ainsi un nouveau record annuel historique de plus de 19 millions de kilomètres.
Les câbles destinés à la construction se redressent
Mais les résultats du secteur doivent évidemment être recontextualisés suivant les marchés et gammes de produits. On notera par exemple que les tonnages de métaux conducteurs se replient de 2,5%, alors que la longueur de fibres optiques fournies en câbles bondit de 32%, pour atteindre les 17 millions de kilomètres. Les investissements dans les réseaux de transports d'énergie ont continué à croître, bien que les volumes soient restés limités. Quant aux câbles de distribution d'énergie, ils enregistrent un repli significatif, pendant que les matériels de raccordement ne déplorent qu'un léger tassement de leur chiffre d'affaires. Du côté des câbles destinés à la construction et à l'industrie, l'heure est au redressement, tant au niveau des ventes que des volumes, particulièrement grâce aux câbles spéciaux. Les câbles de données, eux, ne souffrent pas d'un environnement économique pourtant mitigé dans le bâtiment et profitent au contraire du contexte, fortement porté sur le numérique : les câbles métalliques progressent modérément, pendant que les câbles à fibre bondissent de 23%. Enfin, les câbles de télécommunications bénéficient du plan France Très haut débit (THD) et à la forte demande qui en découle, aussi bien de la part des opérateurs que des réseaux d'initiative publique.
L'offre de câbles optiques stimulée par le déploiement du THD
Pour 2019, les perspectives d'activité demeurent contrastées : la situation du secteur devrait se stabiliser grâce à la dynamique des câbles à fibre optique, et en attendant une inversion de certaines tendances. Néanmoins, en raison d'un environnement économique international qui se dégrade progressivement, le Sycabel table sur une stagnation de son activité. Dans le détail, le syndicat considère que les principaux marchés qui influent sur son activité offrent des perspectives divergentes : les réseaux d'énergie ont tendance à s'essouffler depuis quelques années et devraient connaître le même niveau d'investissements qu'en 2018 ; dans la construction, le tassement constaté dans le neuf ne devrait pas provoquer une reprise d'activité, a contrario du non-résidentiel. Pour terminer, les télécommunications envisagent une poursuite et même une accélération du déploiement du THD, qui devrait notamment inciter l'offre de câbles optiques.
- Définir une architecture de réseau, garantissant souplesse, disponibilité, interopérabilité et évolutivité des réseaux fixes (THD et SmartX) et mobiles 5G, en anticipant au mieux les futurs services et applications des territoires intelligents ainsi que la sécurisation des infrastructures de ces réseaux.