DEVELOPPEMENT DURABLE. D'après une étude de l'Insee, les établissements industriels de 20 salariés ou plus ont réalisé des investissements ou des études pour protéger l'environnement à hauteur d'1,4 milliard d'euros, soit 2% de moins qu'en 2016. Les secteurs de l'énergie, de la chimie, de l'agroalimentaire et de la métallurgie réalisent plus de 67% des dépenses, majoritairement consacrées à la préservation de l'air et du climat.
2017 n'aura pas franchement été l'année des investissements industriels en faveur de la protection de l'environnement. C'est ce qui ressort d'une étude annuelle menée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), baptisée Antipol, et qui s'intéresse aux investissements des établissements industriels français de 20 salariés ou plus dans des matériels entièrement dédiés à la préservation de l'environnement, ainsi que dans des achats d'équipements de production moins polluants. Sont concernés par l'enquête les secteurs de l'extraction (produits minéraux), de la manufacture, de la chimie, de l'agroalimentaire, de la métallurgie, du bois et du papier, et de la production et de la distribution de combustibles, de carburants, d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné. En 2017, 38% des sites industriels employant 20 collaborateurs ou plus ont donc réalisé des investissements ou des études visant à protéger l'environnement : ils y ont consacré 1,4 milliard d'euros, une enveloppe en recul de 2% par rapport à 2016.
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Des dépenses qui sont en toute logique plus fréquentes dans les grands établissements : 84% des sites de 500 salariés ou plus ont engagé des investissements antipollution, contre seulement 27% des établissements comptant de 20 à 49 salariés. Ces derniers représentent pourtant 55% des entreprises étudiées par l'Insee (sur un échantillon total de 11.010 établissements et avec un taux de réponse de 51%) et 11% des dépenses totales réalisées. Les investissements purs représentent 79% des dépenses, soit 1,1 milliard d'euros, et sont en retrait de 3% en comparaison à 2016. A l'inverse, les sommes destinées aux études progressent de 4% par rapport à 2016, pour atteindre les 289 millions d'euros. Les investissements antipollution enregistrent néanmoins une baisse régulière depuis déjà plusieurs années : depuis 2012, où ils s'étaient chiffrés à 1,4 milliard d'euros, la dégringolade est continue, passant à 1,36 milliard en 2014 puis 1,11 milliard en 2016. Les études antipollution connaissent cependant une tendance inverse : après avoir atteint les 319 millions d'euros en 2012, elles ont chuté à 266 millions en 2014, avant de commencer à remonter la pente en 2016, avec 279 millions.
La préservation de la qualité de l'air et le traitement des eaux usées en tête des investissements
Dans le détail des types d'investissements effectués en 2017, l'Insee indique que 40% visaient à éviter, ou du moins limiter, les effets de l'activité industrielle sur la qualité de l'air - 307 millions d'euros - ou, par le biais des émissions de gaz à effet de serre, sur le climat (119 millions d'euros). D'autres postes de dépenses méritent d'être soulignés : le traitement des eaux usées a mobilisé 208 millions d'euros, pendant que la protection des sols et des eaux souterraines et de surface a représenté 143 millions d'euros. La valorisation des déchets non-radioactifs a pesé pour 108 millions, et les établissements industriels ont consacré 100 millions à la préservation des sites, des paysages et de la biodiversité. A noter : la lutte contre les nuisances sonores et les vibrations a bénéficié de 21 millions d'euros. L'enquête nous apprend aussi que les "investissements spécifiques", autrement dit les achats de matériels intégralement dédiés à la protection de l'environnement, ont représenté 85% des sommes investies, bien loin devant les "investissements intégrés" (15%), c'est-à-dire les surcoûts liés à l'intégration, dans l'outil de production, de produits ou de processus moins polluants que ceux disponibles de manière standard sur le marché.
Quant aux objectifs des investissements réalisés en 2017, ils se sont destinés pour moitié au prétraitement, au traitement et à l'élimination de la pollution, à hauteur de 451 millions d'euros. Concrètement, les sommes investies doivent permettre de réduire l'impact de l'activité des sites industriels sur l'environnement. La prévention des pollutions a représenté 340 millions d'euros (37% du total), traduisant la volonté des établissements d'agir en amont de leur processus de production. Le recyclage, le tri et la valorisation des déchets a pesé pour 75 millions d'euros, tandis que les opérations de mesure et de contrôle ont bénéficié de 45 millions d'euros.
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L'énergie et la chimie sont les secteurs d'activité qui dépensent le plus
Mais quels sont les secteurs d'activité qui réalisent ces dépenses antipollution ? Il en est quatre qui concentrent plus de 67% des investissements engagés : l'énergie est en tête, avec 423 millions d'euros, suivie par la chimie et ses 210 millions, puis l'agroalimentaire avec 186 millions, et la métallurgie et ses 98 millions. L'Insee souligne que le secteur de l'énergie regroupe à lui seul un quart des investissements et la moitié des dépenses d'études. De 2016 à 2017, ces investissements ont même progressé de 10% : le recul de 32% des investissements dits intégrés serait compensé par la hausse de 19% des investissements dits spécifiques. Dans le secteur de la métallurgie, le montant des investissements chutent cependant de 28%, aussi bien chez les spécifiques que chez les intégrés. S'agissant des dépenses d'études, globalement en hausse, la tendance n'est toutefois pas homogène parmi les différents secteurs : elle atteint 25% dans l'agroalimentaire, laquelle concentre 10% de ces dépenses. L'industrie extractive voit ses dépenses d'études bondir de 28%, mais ce secteur réalise moins de 3% du total de ces études. Dans l'énergie, les dépenses d'études se stabilisent, et progressent au même rythme que la moyenne dans la chimie.