Comment ont évolué les prix du foncier ? Quelle part représente la construction d'une maison individuelle sur un terrain ? Y a-t-il des disparités selon les régions ou les acheteurs ? Autant de questions qui trouvent des éléments de réponse dans la dernière enquête du Commissariat général au développement durable.
Sur la totalité des terrains disponibles mis en vente, les trois-quarts ont été achetés, les autres étant obtenus par succession ou par donation, indique le dernier observatoire sur le prix des terrains en 2014, publié par le Commissariat Général au Développement durable (CGDD)*. Et parmi ces terrains acquis, 80% l'ont été durant la seule année 2014. A noter que cette enquête porte sur des terrains sur lesquels les permis de construire ont été délivrés à des particuliers pour la construction d'une maison individuelle en secteur diffus.
Force est de constater que les prix du foncier demeurent en hausse. Ainsi, le prix moyen du mètre carré de terrain à bâtir atteint 79 € en 2014, soit 7.8% de plus que l'année précédente. Et comme la surface des parcelles a reculé de 4% en moyenne (de 1.010 m2 en 2013 à 969 m2 en 2014), le prix moyen des terrains augmente aussi, mais de façon plus mesurée (+3.4%), passant de 74.000 à 76.600 entre 2013 et 2014. En cause également, l'évolution de la localisation des terrains, et en particuliers la baisse des ventes en zones rurales au profit des aires urbaines. En effet, les ventes de terrains en zones rurales, où les prix sont les moins élevés, ont à nouveau reculé et représentent 41% des transactions en 2014, contre 43% un an avant, et 50% en 2010.
Ecarts selon zones géographiques, statut et âge de l'acheteur
La taille de l'agglomération entre en ligne de compte dans la hausse des prix du terrain. Ainsi, la fourchette des prix reste très étendue, allant de 50 €/m2 en zone rurale à 308 €/m2 en agglomération parisienne. Un autre facteur influe sur cette augmentation des prix : la catégorie socio-professionnelle de l'acheteur. Un agriculteur achètera son terrain 33 €/m2, tandis que cadre supérieur le paiera 104 €/m2. Enfin, on notera des écarts de prix selon l'âge de l'acquéreur, les moins de 30 ans dépenseront 62 €/m2, les autres tranches d'âge de 83 à 93 €/m2.
Au final, l'investissement global pour la construction d'une maison individuelle progresse de 3.4%, pour un montant moyen de 228.400 €. La construction seule voit son prix moyen au m2 bondir de 4.9%, passant de 1.244 à 1.306 € entre 2013 et 2014. Quant à la surface de plancher moyenne des constructions, elle se réduit d'un mètre carré en un an, passant de 123 à 122 m2 sur la même période.
Le foncier plus fluctuant que le bâti
On constate donc bien que la part du terrain représente désormais un tiers du coût total du projet (33.5%). Les prix du foncier fluctuant davantage que ceux du bâti en fonction de la localisation, la part du terrain dans le coût global de l'investissement croît, tout comme le prix du terrain, selon la taille de l'agglomération : elle évolue de 29% en zone rurale jusqu'à 48% en agglomération parisienne, conclut l'étude du CGDD.
L'enquête sur le prix du terrain à bâtir (EPTB) concerne l'ensemble des permis délivrés en 2014 à des particuliers pour la construction d'une maison individuelle en secteur diffus. Elle est exhaustive sur son champ. Les questions posées portent sur le terrain, la maison édifiée sur celui-ci et les caractéristiques du ménage. L'enquête est conduite tout au long de l'année et exploitée annuellement.